Cinéma : à Ouagadougou, le 26e Fespaco placé sous haute sécurité

La menace terroriste vient un peu ternir le festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (Fespaco), où le dispositif mis en place bloque professionnels et festivaliers sans parvenir à rassurer totalement.

Cérémonie d’ouverture du FESPACO au Stade Municipal de Ouagadougou. © Sophie Garcia pour Jeune Afrique

Cérémonie d’ouverture du FESPACO au Stade Municipal de Ouagadougou. © Sophie Garcia pour Jeune Afrique

leo_pajon

Publié le 25 février 2019 Lecture : 2 minutes.

Dimanche, devant l’entrée principale du siège du festival panafricain du cinéma de Ouagadougou, trois longues files s’impatientaient sous un soleil de plomb. Marchands venus s’occuper de leur stand, touristes, simples curieux, journalistes, partenaires et réalisateurs venus se faire accréditer… une centaine de personnes s’étaient agglutinées là en attendant de pouvoir enfin passer l’enceinte. Au bout de plus de quarante minutes d’attente, un petit groupe de professionnels a quitté les lieux en pestant. Au Mica, le marché du cinéma et de l’audiovisuel qui se déroule en marge du Fespaco, la même scène d’interminable attente était constatée. Idem devant certains cinémas avant les projections.

Cérémonie d'ouverture du FESPACO au Stade Municipal de Ouagadougou. © Sophie Garcia pour Jeune Afrique

Cérémonie d'ouverture du FESPACO au Stade Municipal de Ouagadougou. © Sophie Garcia pour Jeune Afrique

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Fouilles, sas sécurisé…

Le délégué général du Fespaco Ardiouma Soma et le ministre de la Culture Abdoul Karim Sango avaient promis que toutes les dispositions seraient prises en terme de sécurité pour que le festival se déroule dans des conditions optimales. Et de fait, militaires et policiers sont omniprésents sur les sites liés à la manifestation.

De nombreux dispositifs ont été créés depuis trois ans et le début des attaques à Ouagadougou, par exemple à l’Institut français, qui accueille des projections, et au Verdoyant, le restaurant devenu l’un des QG des festivaliers, où l’on ne peut se rendre qu’en traversant un sas sécurisé. À présent, des portiques de détection ponctuent l’entrée de chacun des sites importants du festival. Et les fouilles zélées des forces de l’ordre ralentissent encore le passage au compte-gouttes des festivaliers.

Journalistes venus couvrir la cérémonie d'ouverture du FESPACO au Stade Municipal de Ouagadougou. © Sophie Garcia pour Jeune Afrique

Journalistes venus couvrir la cérémonie d'ouverture du FESPACO au Stade Municipal de Ouagadougou. © Sophie Garcia pour Jeune Afrique

Inquiétude latente

On ne saurait reprocher aux policiers et militaires leur vigilance en cette période troublée. Mais elle ne semble pas rassurer totalement. Certains partenaires, comme le Centre national du cinéma (CNC), n’ont pas envoyé de délégation cette année, selon nos sources, par peur d’une attaque. D’autres, comme les représentants d’Orange, sont encadrés par leur propre escorte de sécurité.

Un épisode peut donner une idée de l’inquiétude latente qui plane sur cette édition. Dimanche, en fin de matinée au Mica, un gros « boum » a retenti à l’extérieur de la structure accueillant les professionnels du cinéma et de l’audiovisuel. Beaucoup de gens sont sortis en courant pour voir ce qui se tramait dehors. La personne qui était interviewée pour cet article a mis brutalement fin à l’entretien… Il ne s’agissait pas d’une attaque terroriste, mais d’un accident tout proche impliquant deux voitures.

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La fébrilité de certains participants est palpable, mais la fête est tout de même au rendez-vous. Les premières séances ont souvent fait salles combles. Et la qualité de certaines œuvres présentées, comme The mercy of the Jungle, du Rwandais Joël Karekezi, ou Sew the winter to my skin, du Sud-Africain Jahmil X.T. Qubeka, ont fait oublier au moins le temps de la projection l’atmosphère particulière qui plane sur cette édition.

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