RDC : « C’est Martin Fayulu qui a gagné les élections », affirme Mgr Monsengwo
L’ancien archevêque de Kinshasa, Mgr Laurent Monsengwo Pasinya, a fait cette déclaration en marge d’une visite à Bruxelles, lundi.
« Les évêques ont clairement dit que, d’après leurs observateurs, c’est Fayulu qui a gagné les élections », a déclaré Mgr Laurent Monsengwo Pasinya, lundi à Bruxelles, devant les Grandes conférences catholiques sur le thème « Quel avenir pour le Congo ? ». L’homme d’Église, déjà influent sous le régime de Mobutu Sese Seko (1965-1997), a quitté l’archidiocèse de Kinshasa en 2018. « Effectivement, c’est lui [Martin Fayulu] qui a gagné les élections », a-t-il déclaré à plusieurs reprises, ajoutant : « Et c’est là le problème. »
La Commission électorale nationale indépendante a proclamé Félix Tshisekedi vainqueur de la présidentielle du 30 décembre. Un résultat confirmé ensuite par la Cour constitutionnelle. Mais la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) a remis en cause ces résultats.
>>> À LIRE – [Document] Présidentielle en RDC : le rapport de la Cenco qui donnait Martin Fayulu vainqueur
La Cenco, qui avait déployé une mission d’environ 40 000 observateurs électoraux lors du dernier scrutin, a affirmé début janvier que « les données à sa disposition issues des procès-verbaux des bureaux de vote consacre le choix d’un candidat comme président de la République », sans révéler le nom du vainqueur.
Selon Mgr Monsengwo, les données dans les mains de la Cenco auraient été comparées avec celles du parti d’opposition de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti de Félix Tshisekedi. Depuis, Martin Fayulu revendique la victoire, avec 61% des voix, et dénonce l’existence d’un « accord secret » à son détriment entre Kabila et Tshisekedi.
Ce n’est pas la première fois que Mgr Monsengwo – engagé dans les questions politiques et sociétales depuis les années de l’indépendance – conteste les résultats d’une élection en RDC. Selon lui, déjà, la réélection de l’ancien président Joseph Kabila n’était pas « conforme ni à la vérité ni à la justice ». Après la répression d’une marche catholique de 2018 contestant le pouvoir, Mgr Monsengwo avait lancé : « Que les médiocres dégagent ! » Une phrase abondamment reprise par la suite par les différentes composantes de l’opposition à l’ancien président congolais.
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