Côte d’Ivoire : les discussions pour la reprise des cours dans l’impasse

Après plusieurs semaines de grève des enseignants de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, les discussions entre les syndicats et le gouvernement sont dans l’impasse. Élèves et étudiants craignent désormais pour leur année scolaire.

Les enseignants de l’enseignement supérieur ont timidement repris le chemin des amphithéâtres le 4 mars, après six semaines de grève (photo d’illustration). © Olivier / Jeune Afrique

Les enseignants de l’enseignement supérieur ont timidement repris le chemin des amphithéâtres le 4 mars, après six semaines de grève (photo d’illustration). © Olivier / Jeune Afrique

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Publié le 26 février 2019 Lecture : 3 minutes.

Sur le campus de l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody (Abidjan), plus grande faculté du pays et épicentre de la contestation de la Coordination nationale des enseignants chercheurs (Cnec) de Côte d’Ivoire, les étudiants de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci, principal mouvement estudiantin) sont en colère, ce mardi 26 février 2019. Ils sont effectivement entrés en grève en soutien à leurs enseignants emprisonnés. « Notre marche est pacifique. Nous réclamons la reprise des cours », explique Assi Fulgence Assi, secrétaire général de la Fesci. À Abidjan, comme dans des villes de l’intérieur, les élèves de plusieurs écoles privées ont été délogés par leurs camarades de l’enseignement public.

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Le 4 février 2019, à l’issue de quelques jours de grève pour réclamer le paiement d’arriérés d’heures supplémentaires, la Cnec a lancé un mot d’ordre de grève d’un an. Une réponse à la suspension ou à la radiation pour six à douze mois de huit enseignants par le conseil de discipline de l’université de Cocody. Ceux-ci étaient accusés d’avoir brutalement interrompu une réunion du conseil de gestion, présidée par le professeur Abou Karamoko, un proche du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly.

Report de le concertation sur l’Enseignement

Le 19 février, deux leaders syndicaux à l’initiative de la grève, le Pr Johnson Zamina Kouassi et le Dr Joël Dadé, ont été inculpés pour « troubles à l’ordre public et politique, séquestration, injures ». Envoyés à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA), ils sont dans l’expectative de leur jugement en flagrant délit, prévu pour la semaine prochaine. En attendant, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, dirigé par Albert Toikeusse Mabri, a annoncé avoir reporté « à une date ultérieure », la concertation nationale sur l’Enseignement supérieur. Celle-ci devait s’ouvrir le 27 février. Aucune explication n’a été fournie concernant ce report.

La Cosefci a durci le ton après une attaque, lundi à Bouaké, dans laquelle certains de ses membres ont été assaillis par des individus non identifiés

De son côté, la Coalition des syndicats du secteur éducation et formation de Côte d’Ivoire (Cosefci), en grève depuis le 4 février pour réclamer entre autres « la revalorisation de la prime de logement », a durci le ton après une attaque, lundi à Bouaké (centre). Certains de ses membres ont été assaillis par des individus non identifiés et plusieurs ont été blessés.

Nouveau préavis de grève

« Nous sommes toujours dans une logique de discussion, mais nous exigeons désormais la présence des personnalités qui ont pouvoir de décision pour une sortie de crise rapide », confie Pacôme Attaby, porte-parole de la Cosefci.

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De fait, plusieurs discussions ont été entamées depuis le début des contestations entre les enseignants et le gouvernement – des pourparlers conduits par des représentants des ministres Kandia Camara (Éducation nationale) et Toikeusse Mabri, ou des conseillers du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly.

Face à l’impasse, l’Intersyndicale des fonctionnaires de Côte d’Ivoire (Ifci) commence à donner de la voix, après l’annonce de la fin de la trêve sociale formulée par la Plateforme nationale des syndicats des organisations professionnelles du secteur public – à l’origine des grèves ayant conduit à la signature, en août 2017, de la trêve sociale avec le gouvernement. L’Ifci annonce qu’elle va déposer un préavis de grève sur la table du ministre de la Fonction publique. Une annonce destinée à accroître la pression sur le gouvernement.

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