Mali : un « début de décrispation » entre IBK et Soumaïla Cissé après leur rencontre
Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) a reçu le 26 février Soumaïla Cissé, candidat malheureux au second tour de la présidentielle d’août 2018, qui avait refusé de reconnaître la victoire du chef de l’État. Il s’agissait de leur première rencontre depuis l’élection.
« Un début de décrispation » : c’est ainsi que Soumaïla Cissé a qualifié sa rencontre avec le président malien Ibrahim Boubacar Keïta dans la soirée du mardi 26 février. « J’ai été reçu par mon aîné. Nous avons parlé du Mali, c’est évidement un début de quelque chose, un début de décrispation », a déclaré l’ancien ministre des Finances.
« La crise que le pays connaît depuis 2012 s’est malheureusement approfondie, surtout sur ses aspects sécuritaires. Nous allons essayer ensemble, en toute responsabilité, de faire le nécessaire pour trouver des solutions. Nous avons prévu de nous revoir bientôt », a ajouté Soumaïla Cissé, se gardant de donner une date.
« Il n’y avait pas de témoin lors de la rencontre. Mais je sais que les choses se sont bien passées », a affirmé une source à la présidence.
« Un important signe de décrispation »
Les deux hommes ne s’étaient pas rencontrés depuis la réélection d’Ibrahim Boubacar Keïta au second tour de l’élection présidentielle du 12 août 2018. Ce dernier avait alors été déclaré vainqueur avec 67,16% des voix contre 32,84% pour son rival, qui avait dénoncé un « hold-up électoral » et contesté une victoire entachée de « fraudes massives ».
>>> À LIRE – Présidentielle au Mali : comment IBK a conquis les voix du Nord
« La rencontre à elle seule est un important signe de décrispation », a également analysé Ousmane Touré, politologue et enseignant à l’université de Bamako. « Il y a une grogne sociale avec des grèves. Des religieux se positionnent dans l’opposition au pouvoir. Le président de la République et M. Cissé ont joué habilement en acceptant de se rencontrer », a-t-il poursuivi.
De fait, des chefs religieux maliens ont réclamé la fin de la mauvaise gouvernance et de la « dépravation des mœurs » au Mali lors d’une manifestation le 10 février à Bamako, pendant laquelle ils ont aussi appelé au départ du Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga. Plusieurs leaders religieux lui reprochent notamment une approche laxiste de l’homosexualité.
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