Échec à Bolton

Publié le 25 avril 2005 Lecture : 1 minute.

La commission des Affaires étrangères du Sénat américain, qui doit se prononcer sur la nomination de John Bolton au poste d’ambassadeur des États-Unis à l’ONU, a décidé, le 19 avril, de se donner plus de temps – sans doute jusqu’à la mi-mai – pour juger de ses qualifications. L’administration Bush ne l’entend évidemment pas de cette oreille. De Lituanie, où elle assistait à une réunion de l’Otan, la secrétaire d’État Condoleezza Rice a déclaré que Bolton était « l’homme qu’il fallait pour représenter l’Amérique à l’ONU en cette période particulièrement critique ». Le porte-parole de la Maison Blanche, Scott McClellan, a affirmé que sa nomination n’était absolument pas « remise en cause ».
Bolton, 56 ans, a travaillé plusieurs années au département d’État, avant de devenir vice-président de l’American Enterprise Institute, le très conservateur think-tank. C’est un « souverainiste » connu pour le mépris dans lequel il tient les Nations unies. « Si l’ONU avait dix étages de moins, a-t-il déclaré un jour, cela ne ferait aucune différence. »

Ce n’est cependant pas en attaquant son unilatéralisme que les démocrates, conduits par le sénateur Joseph Biden, ont réussi à remettre en question sa nomination. Ni même en rappelant qu’il est l’un des principaux fabricants de fausses nouvelles concernant les prétendues armes de destruction massive de Saddam Hussein.
La manoeuvre des démocrates, minoritaires dans la commission (ils sont huit, contre dix républicains), a consisté à faire basculer de leur côté trois républicains : George Voinovich, Lincoln Chafee et Chuck Hagel. Détails à l’appui – dont le témoignage d’une consultante de l’Usaid, Melody Townsel, que Bolton a pourchassée un soir dans un hôtel de Moscou pour la rudoyer -, ils les ont convaincus que le candidat ambassadeur n’était pas « un homme que l’on aimerait inviter à dîner sur le pouce ». Townsel n’aurait pas été le seul collaborateur de Bolton victime de ses brutalités. « L’envoyer à l’ONU, dit Biden, ce serait expédier un taureau dans un magasin de porcelaines. »

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