Vivre sous les sanctions

Conséquences de l’embargo imposé il y a un an par l’ONU à l’initiative des États-Unis : une flambée des prix et la recherche de nouveaux partenaires commerciaux.

Publié le 25 février 2008 Lecture : 2 minutes.

Forts de leur expérience « concluante » avec l’Irak et la Libye, les États-Unis sont plus déterminés que jamais à maintenir des sanctions contre l’Iran pour le contraindre à renoncer à son programme d’enrichissement de l’uranium. En un an, ils sont parvenus à étouffer le « poumon » qui finance le commerce extérieur de la République islamique, du moins sa partie occidentale. Officiellement, les autorités iraniennes, avec à leur tête le président Mahmoud Ahmadinejad, continuent de nier l’impact des sanctions sur la vie quotidienne et l’économie nationale. « L’Iran peut se passer d’eux Après tout, ils se sanctionnent eux-mêmes », se rassure le président de la Chambre de commerce iranienne, Mohamed Nahavandian. Ils, ce sont les Américains, les Allemands, les Français, les Britanniques, les Italiens Tous ceux qui ont suivi le président George W. Bush dans sa volonté de punir Téhéran. Ces sanctions pourraient même être renforcées après la remise, le 20 février, du rapport de Mohamed al-Baradei, directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
Votées par le Conseil de sécurité de l’ONU le 23 décembre 2006 (résolution n° 1737), les premières sanctions visaient seulement le commerce des équipements et produits destinés au programme nucléaire iranien. Elles ont été étendues, le 24 mars 2007 (résolution n° 1747), à un embargo total sur les armes, au gel des avoirs des personnalités et institutions iraniennes censées travailler pour le programme, et au ralentissement de toutes les relations commerciales et financières avec l’Iran. Un comité de suivi est chargé de la mise en uvre de cet arsenal de mesures coercitives. Auquel s’ajoutent, bien sûr, les sanctions unilatérales américaines contre toutes les entreprises – notamment pétrolières – et les banques qui commercent avec l’Iran.
Résultat : la République islamique a été obligée de trouver d’autres partenaires et de recourir à une armada d’intermédiaires pour contrer les sanctions. Ce qui a évidemment un coût : renchérissement de plus de 10 % des produits à l’importation et des services (assurances, garanties) et donc des prix au détail (plus de 20 % en un an). Premier partenaire du pays depuis une trentaine d’années, l’Allemagne a perdu ce statut au profit de la Chine. Le cercle des « nouveaux amis » de Téhéran comprend d’autres pays d’Asie (l’Inde et la Malaisie) et d’Afrique (l’Afrique du Sud et la Tunisie).

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