Une place internationale de choix

À la pointe occidentale de l’Afrique, le port sénégalais se trouve sur un axe stratégique du commerce mondial. Dont il entend tirer le meilleur parti.

Publié le 25 février 2008 Lecture : 2 minutes.

À plus d’un titre, Dakar possède une position rêvée. À la pointe occidentale de l’Afrique, la ville sénégalaise se situe sur l’un des grands axes du commerce maritime mondial, celui qui permet de relier l’Amérique du Sud à l’Europe. Porte d’entrée du Sahel, elle permet aussi, grâce notamment au chemin de fer qui la relie au Mali, d’accéder aux pays enclavés d’Afrique de l’Ouest. Avec un tel pedigree, il n’y a rien d’étonnant à ce que la concession du terminal à conteneurs et la construction d’un « port du futur » aient attiré en 2007 les attentions des plus grands opérateurs. Les investissements prévus par DP World, qui a remporté la concession, permettront de doubler la capacité du terminal existant, à 550 000 conteneurs, et de créer une nouvelle capacité de 1,5 million.

Trop près de Las Palmas
Pour autant, le port sénégalais n’a pas gagné la partie : « Il y a deux problèmes selon moi, estime Yann Alix, professeur à l’École de management de Normandie, en France, et expert maritime. D’une part, pour être un vrai hub, il faut un marché régional autour. D’autre part, Dakar est peut-être trop près de Las Palmas. » Situé à 1 500 km de Dakar, le port des Canaries est en effet l’un des tout premiers de l’Europe du Sud pour les conteneurs. MSC, le deuxième transporteur mondial pour les lignes régulières, y est un acteur incontournable. Aura-t-il, et avec lui d’autres acteurs majeurs, intérêt à se tourner vers Dakar ? D’autant que le port sénégalais devra peut-être compter sur un autre concurrent, tout proche : Nouakchott, situé à moins de 500 km. Avec un trafic d’environ 40 000 conteneurs par an, le port est devenu un acteur plutôt marginal. Mais il devrait accroître encore sa position si, comme annoncé début janvier, les Chinois mènent à terme un investissement de 290 millions de dollars visant à créer un nouveau terminal à conteneurs.

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Durban : 227 000 EVP par mois !
À l’autre bout du continent, Durban reste bien évidemment le port idéal pour les lignes maritimes reliant l’Australie à l’Europe ou au Moyen-Orient mais aussi pour les lignes venant d’Inde notamment. Avec un trafic de 227 000 conteneurs pour le seul mois d’octobre, il écrase tous les autres ports du continent. Toutefois, victime de son succès, il est congestionné depuis longtemps. Maurice, lui aussi idéalement situé sur cette même route, en a récemment bénéficié : à la mi-2007, le trafic lié au transbordement de conteneurs y avait déjà augmenté de 28 %. Il atteint depuis des records. Le Mozambique pourrait également avoir sa carte à jouer, car il est à la fois bien situé sur les lignes maritimes tout en permettant d’ouvrir les flux vers des pays comme le Zimbabwe. Dans l’océan Indien, la Réunion ou Madagascar ont de formidables cartes à jouer pour devenir le hub régional qui permettrait de transborder les navires venant d’Asie ou d’Océanie pour alimenter les flux vers toute l’Afrique. Si Madagascar semblait encore se concentrer sur la construction, lancée mi 2007, d’un port minéralier géant, la Grande île a néanmoins accordé en 2005 une concession à un gros opérateur portuaire, le philippin International Container Terminal Services, la gestion du port de Toamasina, où transite l’essentiel du commerce de conteneurs du pays. Une première phase d’investissements de modernisation a été achevée l’année dernière.

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