Législatives au Bénin : une partie de l’opposition s’estime « empêchée d’aller au scrutin »

La tension est vive à la veille des élections législatives du 28 avril. Sur les dix partis désireux de se lancer dans la bataille, seulement sept ont déposé leur dossier de candidature, dont quatre de la mouvance présidentielle. Les partis de Thomas Boni Yayi et de Candide Azannaï estiment avoir été écartés du scrutin.

L’ancien président du Bénin Thomas Boni Yayi, en 2012. © Vincent Fournier/JA

L’ancien président du Bénin Thomas Boni Yayi, en 2012. © Vincent Fournier/JA

Fiacre Vidjingninou

Publié le 28 février 2019 Lecture : 2 minutes.

La classe politique est en pleine ébullition. Dix partis politiques étaient sur la ligne de  départ, mais seulement sept ont effectivement déposé leur dossier devant la Commission électorale nationale autonome (CENA) avant la date limite, mardi soir.

Moins que le nombre de listes en lice, c’est leur couleur politique qui fait polémique. Car, parmi les sept dossiers déposés à la CENA, quatre sont issus de la mouvance présidentielle : le Bloc Républicain (BR), l’Union Progressiste (UP), le Parti du Renouveau Démocratique (PRD), le Mouvement des élites engagées pour l’émancipation du Bénin (MOELE Bénin).

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Pour l’opposition, l’Union sociale libérale (USL, de Sébastien Adjavon), les Forces Cauris pour le Développement du Bénin (FCDB) et l’Union pour le Développement du Bénin Nouveau (UDBN), ont déposé leurs dossiers devant la Cena, qui doit désormais statuer sur leur validité d’ici au mardi 5 mars.

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Le certificat de conformité à la Charte des partis au cœur de la polémique

Mais on sait d’ores et déjà qu’une partie non négligeable de l’opposition sera absente, le 28 avril prochain : les Forces Cauris pour un Bénin émergent (FCBE, de l’ex-président Thomas Boni Yayi), Restaurer l’espoir (RE, de Candide Azannaï, ex-ministre de la Défense de patrice Talon passé à l’opposition) et le Parti communiste du Bénin (PCB) n’ont pu franchir les portes de la CENA avant la date butoir.

En cause : le défaut du certificat de conformité à la Charte des partis politique, votée en septembre 2018. Ce certificat a été adjoint aux pièces nécessaires au dépôt de candidatures le 1er février, sur décision de la Cour constitutionnelle. Soit moins de 21 jours avant l’ouverture officielle de la réception des candidatures à la CENA. Les partis avaient donc très peu de temps pour obtenir le précieux Sésame, délivré par ministère de l’Intérieur et de la Sécurité Publique.

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Négociations de la dernière chance

Lundi, une délégation de six leaders de l’opposition s’est rendue au palais présidentiel pour y rencontrer Patrice Talon. Candide Azannaï, pour le RE, Guy Mitokpe, Eric Houndete et Moukaram Adjibade, pour l’Union fait la nation (UN) et Théophile Yarou et Justin Adjovi, pour le FCBE, ont tenté, en vain, de plaider leur cause auprès du président de la République et d’obtenir une exemption ou un délai supplémentaire. « Je ne peux pas, pour le plaisir des uns, accepter de tordre le cou à la loi. Mettez-vous à jour pour participer au scrutin », leur a répondu Patrice Talon.

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Le lendemain, mardi, à quelques heures de la clôture officielle du dépôt des dossiers devant la Cena, la Cour suprême a rejeté un recours demandant l’annulation de l’obligation de présenter un certificat de conformité à la Charte des partis, déposé par le FCBE.

« Pour nous, il est clair que le certificat de conformité est mis en place pour nous empêcher d’aller au scrutin », a dénoncé Candide Azannaï, qui affirme que son parti a rempli toutes les conditions d’obtention dudit certificat, finalement refusé par le ministère de l’Intérieur.

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