Tous derrière Obama
Déchiré par la crise née de la présidentielle de décembre, le pays retrouve un semblant d’unité en soutenant l’un des « siens », candidat à l’investiture démocrate.
Publié le 25 février 2008 Lecture : 1 minute.
On ne commande plus de Senators dans les bars et les night-clubs de Nairobi, mais des Obamas. Cette bière locale a tout bonnement été gratifiée de ce petit nom depuis que le sénateur de l’Illinois, Barack Obama, né d’un père kényan et d’une mère blanche originaire du Kansas, s’est lancé dans la course à l’investiture démocrate en vue de la présidentielle américaine du mois de novembre.
Déchirés par la crise qui secoue le pays depuis les élections truquées de décembre 2007, les Kényans mènent ensemble une campagne pour celui qui, à leurs yeux, est un des leurs. Et n’hésitent pas à arborer fièrement tee-shirts, casquettes et porte-clés à son effigie. Les articles floqués Obama ont commencé à fleurir au lendemain de la première visite de ce dernier en 2006. Mais avec ces primaires démocrates, une véritable fièvre s’est saisie des Kényans. « Ils veulent redonner l’image d’un pays uni », analyse ?Judith Akolo, journaliste à la radio nationale KBC. Car même si Obama n’a jamais vécu en Afrique et qu’il n’a presque pas connu son père (un Luo de l’Ouest comme Raila Odinga, le candidat malheureux à la présidentielle de décembre), il reste « l’enfant du pays ».
Et quand le Kenya trinque à la santé de l’adversaire d’Hillary Clinton, c’est le petit monde des affaires qui se frotte les mains. Pour Ken Kariuki, directeur des relations extérieures à EABL, la société qui distribue la désormais célèbre boisson Obama, cet engouement populaire n’a que du bon. Sa bière, pourtant bon marché, est devenue le vrai symbole de l’« obamamania ». Même les biographies consacrées au jeune sénateur passionnent les foules. Si bien que Chan, un libraire chinois installé à Nairobi, a décidé, lui aussi, de faire campagne : « Plus il remporte de primaires, plus on vend ! J’espère qu’il ira loin ! »
