Quand les opérateurs s’allient : amis ou ennemis ?

Publié le 25 février 2008 Lecture : 1 minute.

À trop souligner la concurrence – réelle – à laquelle se livrent opérateurs portuaires et armateurs pour décrocher la gestion des ports, on en oublierait presque que les mêmes travaillent souvent main dans la main. Ainsi, DP World, qui a remporté la concession de Dakar aux dépens du groupement Bolloré et CMA-CGM, est pourtant associé à ce dernier dans plusieurs ports, dont Marseille, en France. AP Moller-Maersk est souvent allié au français Getma, grand concurrent dans la région de Bolloré. Pourtant, à Douala, Tema ou Abidjan, le même AP Moller-Maersk est en tandem avec Bolloré. Et ce n’est pas parce que CMA-CGM a un accord de dix ans avec Bolloré pour l’utilisation de ses agences que le premier se refuse de travailler avec Progosa, à Lomé notamment. Progosa est pourtant en conflit ouvert avec Bolloré sur plusieurs sites dont Libreville Ce grand micmac pourrait surprendre, mais il n’est que le reflet local d’un phénomène mondial.
L’industrie maritime, côté ports ou côté mer, est devenue un gigantesque oligopole, où une poignée d’opérateurs contrôlent tout et se retrouvent sur un grand nombre d’appels d’offres. Les alliances se font et défont selon les enjeux locaux. Plus largement, les rapprochements entre transporteur maritime et opérateur portuaire sont logiques. Les premiers s’assurent ainsi d’un droit de regard sur la mise à niveau, les tarifs ou l’efficience des ports. Les seconds s’assurent de « remplir » les ports qu’ils gèrent.

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