Dette publique du Congo : vers la signature d’un accord entre Pékin et Brazzaville

Des négociations entre la Chine, Exim Bank et la République du Congo ont été axées sur l’annulation ou le rééchelonnement de la dette congolaise, dont 35% sont détenus par Pékin. L’annonce de l’ambassadeur chinois à Brazzaville devrait permettre au pays de conclure un accord avec le FMI.

Le président chinois Xi Jinping, à gauche, avec le président congolais, Denis Sassou Nguesso, le 5 septembre 2018 (photo d’illustration). © Lintao Zhang/AP/SIPA

Le président chinois Xi Jinping, à gauche, avec le président congolais, Denis Sassou Nguesso, le 5 septembre 2018 (photo d’illustration). © Lintao Zhang/AP/SIPA

Publié le 1 mars 2019 Lecture : 2 minutes.

La nouvelle est tombée au cours d’un déjeuner de presse organisé le 27 février dernier par l’ambassadeur chinois en poste à Brazzaville. Ma Fulin a assuré que son gouvernement était déterminé à voir le Congo conclure, dans le cadre d’un programme économique et financier, l’accord formel avec le FMI. « Une lettre du gouvernement et une autre d’Exim Bank, principal créancier de la dette congolaise auprès de la Chine, envoyée aux autorités congolaises, confirme la volonté chinoise d’annuler ou de rééchelonner la dette. À ce jour, les négociations en ce sens sont déjà bouclées », a-t-il déclaré.

Pékin détient 35 % de la dette du Congo

En l’espace de vingt ans, le continent africain a contracté plus de 100 milliards d’euros d’emprunts auprès de la Chine afin de financer de nombreux projets d’infrastructures. Au Congo, 35% de la dette publique est détenue par Pékin, ce qui représente plus de 2 milliards de dollars américains.

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La dette publique de l’État congolais a triplé depuis 2010, atteignant 110 % du PIB. Les tentatives du gouvernement visant à obtenir un financement du FMI depuis mars 2017, afin de relancer son économie, n’ont jamais abouti. Aux yeux des institutions de Bretton Woods, la dette est restée lourde, voire insoutenable, d’où la nécessité pour les deux parties d’aboutir au plus vite à un accord.

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Deux traders, une créance de 30 %

L’aboutissement des négociations entre Pékin et Brazzaville est une condition nécessaire mais non suffisante pour faire fléchir le Fonds monétaire international, sollicité depuis deux ans. Un autre défi majeur reste à relever : la négociation de la dette des traders internationaux Glencore et Trafigura.

Le gouvernement congolais doit encore boucler des discussions difficiles avec les traders pétroliers qui détiennent 30 % de sa dette publique. Glencore et Trafigura sont ces deux sociétés auprès desquelles la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC) avait contracté des prêts gagés sur la production future de cette dernière. Une créance représentant aujourd’hui 2 milliards de dollars (1,73 milliard d’euros).

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Si le FMI exerce une certaine pression sur Brazzaville pour voir aboutir ces discussions, il dénonce dans le même temps l’opportunisme de ces géants mondiaux du négoce du pétrole dans leur quête visant à devenir les banquiers de l’État.

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