Exploitation de sel en Tunisie : après la non reconduction de sa convention, la Cotusal accepte une décision « souveraine »
La présidence du gouvernement a notifié officiellement à la Compagnie générale des salines de Tunisie (Cotusal), le 27 février, sa décision de ne pas prolonger la convention qui permettait à la filiale du groupe français Salins de bénéficier de tarifs d’exploitation extrêmement bas.
La campagne menée par une partie de l’opposition et la société civile contre le contrat privilégié accordé depuis 1949 à la Compagnie générale des salines de Tunisie (Cotusal), filiale du groupe français Salins, a fini par porter ses fruits. Le chef du gouvernement tunisien Youssef Chahed a en effet décidé, le 27 février, de ne pas reconduire ce contrat de quinze ans.
Lors de la dernière échéance, en 2014, le gouvernement de Mehdi Jomaa avait reconduit le contrat à contrecœur, une clause stipulant que son non renouvellement devait être signifié par l’une des parties dix ans avant son terme. Mais cette fois, Youssef Chahed a mis en avant « l’intérêt supérieur de la nation » et a assuré que sa décision ne serait pas contestée par la Cotusal, comme nous le confirme Foued Lakhoua, président du conseil d’administration de la société.
« La décision a été prise, elle est souveraine, et nous ne comptons pas la contester » a indiqué ce dernier, déplorant cependant qu’elle n’ait pas été accompagnée d’une volonté d’intégrer les activités de la Cotusal à Sousse et à Sfax dans le cadre légal du code minier. « Il y a actuellement une révision du code minier de 2003, nous espérons que nos activités vont y être ajoutées », explique Foued Lakhoua.
Avenir incertain
« Si les exploitations salines de la Cotusal sont inclues dans le code minier et surtout si un nouvel accord est trouvé entre la société et l’État tunisien d’ici 2029, alors la Cotusal pourra garder les sites de Sousse et de Sfax », explique Salem Ghlam, expert en technique minière. Dans le cas contraire, les deux sites seront définitivement fermés. En plus de Sousse et Sfax, la compagnie exploite les sites de Zarzis et d’El Gonna, régis par d’autres conventions.
Si les acteurs s’activent en coulisse, aucune mouture de la révision prévue du code minier n’a été rendue publique par les autorités. « Il semble que les choses ne soient pas en train d’avancer convenablement », glisse à Jeune Afrique un expert du domaine proche du ministère de l’Industrie.
La vice-présidente de la Commission de l’industrie, de l’énergie, des ressources naturelles, de l’infrastructure et de l’environnement au sein du Parlement, Leila Ouled Ali, a indiqué que rien ne laisse penser à ce jour qu’il existe une proposition d’amendement du code minier en faveur de la Cotusal.
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