Pervez Musharraf

Chef de l’État pakistanais

Publié le 25 février 2008 Lecture : 2 minutes.

Cette interview du chef de l’État pakistanais a été recueillie pendant le Forum économique mondial de Davos, début janvier. Soit un mois et demi avant les élections législatives du 18 février. Elle n’en est pas moins révélatrice de son état d’esprit, disons, combatif, de la piètre estime dans laquelle il tient ses nombreux détracteurs et de sa confiance absolue dans la fidélité des forces armées.

Dans la situation que connaît actuellement le Pakistan, pourquoi avoir choisi de venir à Davos ?
Pervez Musharraf : Pourquoi je suis ici ? Voulez-vous dire que la situation au Pakistan est explosive ? Non, monsieur, elle ne l’est pas. Le Pakistan est un pays très bien organisé. Notre gouvernement fonctionne, les institutions judiciaires aussi, les militaires sont à leur poste et les affaires sont florissantes. Je suis ici pour corriger les idées fausses que l’on se fait sur mon pays. Et pour promouvoir ses intérêts économiques.

la suite après cette publicité

Si, à l’issue d’élections libres et honnêtes, le Parti du peuple pakistanais et celui de Nawaz Sharif obtiennent la majorité au Parlement, collaborerez-vous avec eux ?
J’y suis obligé, je n’ai pas d’autre choix.

Sera-ce facile ?
Je suis quelqu’un avec lequel il est très facile de travailler. Et puis, il y a une Constitution qu’il faut respecter. Nous avons un système de gouvernement parlementaire. J’ai été élu par le Sénat, l’Assemblée nationale et quatre assemblées provinciales.

Certains membres de ces institutions jugent pourtant que vous êtes devenu président dans des conditions inacceptables ; et que, s’ils accèdent au pouvoir et que leur leader devient Premier ministre, ils pourraient être tentés de vous faire destituer
Si la manière dont j’ai été élu ne leur plaît pas, je m’en moque. Je l’ai été conformément à la Constitution. Si l’on prétend le contraire, on a tort.

Selon certains généraux en retraite, vous constitueriez un danger pour la démocratie et la stabilité du Pakistan
Qui sont ces généraux en retraite ? Des personnalités sans importance. Ce sont les généraux d’active qui comptent. La hiérarchie de l’armée obéit toujours à celui qui assure le commandement. Aucun soldat ne se détournera de son supérieur direct pour écouter des retraités installés confortablement chez eux. La plupart de ces généraux ont servi sous mes ordres : je les ai limogés pour incompétence et absence de résultats. Les autres sont des gens à qui j’ai refusé une faveur et qui en éprouvent une certaine aigreur. Je n’ai aucune inquiétude. Ceux qui pensent que ces personnalités sans importance peuvent influencer les militaires pakistanais, renverser le président et déstabiliser le pays ne connaissent ni le Pakistan ni ses militaires.

la suite après cette publicité

Vous conservez donc le soutien de l’armée ?
Totalement.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires