RDC : le parti de Joseph Kabila revendique la primature et la présidence de l’Assemblée nationale

Ramazani Shadary, dauphin malheureux du président Joseph Kabila lors des élections du 30 décembre 2018 en RDC et secrétaire permanent du Parti du peuple pour reconstruction et la démocratie (PPRD), a revendiqué le 2 mars pour son parti la direction des deux institutions.

Emmanuel Ramazani Shadary lors de son vote, le 30 décembre 2018 à Kinshasa. © Jerome Delay/AP/SIPA

Emmanuel Ramazani Shadary lors de son vote, le 30 décembre 2018 à Kinshasa. © Jerome Delay/AP/SIPA

Publié le 3 mars 2019 Lecture : 2 minutes.

Emmanuel Ramazani Shadary, qui s’exprimait le 2 mars à Kinshasa devant les élus PPRD aux législatives nationales et provinciales, a revendiqué pour son parti, le PPRD, le statut de « première force politique au sein du Front commun pour le Congo (FCC) », la grande coalition dirigée par Joseph Kabila et première force politique du pays. Le PPRD affirme disposer de 116 députés nationaux, un total qui n’est toutefois obtenu qu’avec l’agrégation de plusieurs partis satellites.

« Au terme du décompte fait à ce jour, il revient au PPRD de conduire le gouvernement et de travailler dans la cohésion avec la plateforme Cach [Cap pour le changement, la coalition formée autour du nouveau président, Félix Tshisekedi, ndlr], notre nouvel allié au sein de la coalition », a poursuivi Ramazani Shadary.

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Premier parti au Parlement, le PPRD souhaite également prendre la direction du bureau définitif de l’Assemblée nationale, dont « le président devra tout naturellement provenir de vos rangs en considération du nombre des députés PPRD », a ajouté Shadary à l’attention des députés de son camp. Une décision qui devrait être facilitée, estime-t-il, par le fait que « le PPRD et l’UDPS du président Tshisekedi sont identiques idéologiquement ».

Les ex-collaborateurs de Joseph Kabila hués par la foule

En gardant la mainmise sur la primature et l’Assemblée, Joseph Kabila pourrait continuer à influer sur les secteurs sécuritaire, économique, politique, social et diplomatique, et sur la reforme institutionnelle.

Mais tout le monde ne l’entend pas de cette oreille. Plusieurs centaines de Congolais qui se sont invités à la présentation du programme d’urgence de 100 jours de Félix Tshisekedi, le 2 mars à Kinshasa, ont copieusement conspué les ex-collaborateurs de Joseph Kabila encore en fonction aux côtés du nouveau chef de l’État. Par des chants et cris, ils ont demandé au nouveau président de ne pas reconduire dans la prochaine équipe gouvernementale ceux qui ont travaillé avec Joseph Kabila.

La Constitution impose que le Premier ministre, comme le président de l’Assemblée nationale, soit désigné au sein de la coalition majoritaire au Parlement. Cap pour le changement (Cach) dirigée par Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe, ne compte que 47 députés nationaux, la coalition Lamuka, qui a soutenu la candidature de Martin Fayulu à l’élection présidentielle, n’en compte que 97, dont 22 pour le MLC de Jean-Pierre Bemba, 8 pour la dynamique de l’opposition de Martin Fayulu et 63 pour Ensemble, de Moise Katumbi.

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