Centrafrique : un nouveau gouvernement sans changement dans les ministères régaliens
Un nouveau gouvernement a été annoncé en Centrafrique dimanche sans changement de titulaires des ministères régaliens, un mois après un accord de paix entre autorités et groupes armés prévoyant une nouvelle équipe inclusive, selon un décret lu à la radio nationale.
Les ministres de la Défense, des Finances, de la Justice, des Affaires étrangères, de la Communication, de l’Intérieur, de l’Économie, ont été reconduits dans ce nouveau gouvernement.
Parmi les changements notables, Maxime Mokom, chef de groupe armé antibalaka (milices autoproclamées d’autodéfense) et allié aux principaux groupes armés opérant en Centrafrique, devient ministre chargé du désarmement, démobilisation, réinsertion et rapatriement (DDRR).
Souleymane Daouda, porte-parole du groupe armé Unité pour la Paix en Centrafrique (UPC), devient ministre de l’Élevage. Hamza Guismala, bras droit de Noureddine Adam, chef du groupe armé Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), prend le porte-feuille du Développement de l’Énergie et des Ressources Hydrauliques.
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Le Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC) voit un de ses importants membres, Adama Chaïbou, être nommé ministre de la Modernisation.
L’UPC, le FPRC, le MPC et les antibalaka emmenés par M. Mokom sont alliés et se partagent une large partie du territoire.
Enfin, Bertin Béa, secrétaire général du Kwa Na Kwa, parti de l’ancien président François Bozizé, poursuivi et en exil en Ouganda, a été nommé ministre de la Fonction publique.
L’accord de paix conclu à Khartoum et signé le 6 février à Bangui entre le gouvernement centrafricain et 14 groupes armés, prévoyait la formation d’un « gouvernement inclusif ». Dans la précédente équipe gouvernementale, les groupes armés étaient déjà représentés, comme ministres ou conseillers.
Lundi, l’ancien directeur de cabinet du président Faustin-Archange Touadéra, Firmin Ngrebada, réputé très proche du président et artisan du rapprochement centrafrico-russe ces derniers mois, avait été nommé Premier ministre.
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En Centrafrique, théâtre d’un conflit depuis 2013, le territoire est dominé à 80% par une quinzaine de groupes armés qui combattent pour les riches ressources minières. Depuis le 6 février, date de signature de l’accord à Bangui, quelques incidents armés ont eu lieu dans le pays, mais aucun combat de grande ampleur n’a été observé.
Cet accord, le huitième depuis le début de la crise, a été préparé depuis juillet 2017 par l’Union africaine (UA), et salué par tous les partenaires de la Centrafrique. Le pays est classé parmi les pays les plus pauvres du monde, malgré la richesse de son sous-sol en diamants, en or et en uranium.
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