Centrafrique : l’accord de paix désavoué après le retrait d’un groupe armé

Après le retrait du FPRC de la nouvelle équipe gouvernementale et l’annonce d’un autre groupe armé de se retirer de l’accord de paix signé début février entre Bangui et 14 groupes armés, le processus de paix se retrouve de plus en plus dans la tourmente.

Une patrouille de la Minusca dans les rues de Bangui. © Jerome Delay/AP/SIPA

Une patrouille de la Minusca dans les rues de Bangui. © Jerome Delay/AP/SIPA

Publié le 4 mars 2019 Lecture : 2 minutes.

Le Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC, groupe armé localement implanté dans le nord-ouest du pays) a annoncé lundi « se retirer purement et simplement du processus de paix ».

Dans un communiqué, le groupe armé a estimé que le nouveau gouvernement formé dimanche est « loin d’être inclusif » comme le prévoyait l’accord de Khartoum, et « ne prend pas en compte les attentes des signataires ». Le FDPC n’a pas obtenu de portefeuille ministériel dans la nouvelle composition.

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Après le retrait du FPRC

Lors de l’annonce du nouveau gouvernement, le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), l’un des principaux groupes armés du pays, avait jeté un froid sur l’accord de paix en annonçant quitter la nouvelle équipe gouvernementale. Les autorités « font preuve de mauvaise foi, d’amateurisme et d’incompétence », avait déclaré le leader Noureddine Adam. « En jouant au (jeu) “on reprend les mêmes et on recommence”, le président de la République vient d’étouffer dans l’œuf l’espoir mis par le peuple centrafricain dans l’accord de paix de Khartoum », avait indiqué le FPRC.

Le groupe armé issu de l’ex-coalition musulmane de la Séléka, qui avait pris Bangui en 2013, renversant le président François Bozizé, n’a toutefois pas précisé s’il se retirait totalement de l’accord de paix ou non. Le FPRC a la main sur une large partie du nord du pays.

Un gouvernement sensiblement identique

Dimanche, en application de l’accord signé le 6 février à Bangui et négocié des semaines durant à Khartoum (Soudan), un « gouvernement inclusif » a été formé. Mais dans la nouvelle équipe gouvernementale, aucun ministère régalien n’a changé de titulaire. Six des 14 groupes armés ont obtenu un ministère.

De plus, le poste de Premier ministre a été attribué à un proche du président Faustin-Archange Touadéra, son ancien directeur de cabinet Firmin Ngrebada.

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Les groupes armés, qui réclamaient à l’origine un Premier ministre issu de leurs rangs, n’ont pas eu gain de cause et espéraient des portefeuilles d’importance, selon des sources concordantes.

Dans un communiqué fin février, le FPRC réclamait ainsi huit maroquins ministériels, dont le poste de Premier ministre.

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