Côte d’Ivoire : reprise des cours mitigée dans le secteur public après six semaines de grève

Les enseignants de l’enseignement supérieur ont timidement repris le chemin des amphithéâtres le 4 mars, après six semaines de grève, alors que les élèves de nombreuses écoles primaires et secondaires regagnaient leur domicile, faute d’enseignants. Ces derniers ont pour la plupart choisi de continuer la grève, malgré certains appels à la reprise.

Les enseignants de l’enseignement supérieur ont timidement repris le chemin des amphithéâtres le 4 mars, après six semaines de grève (photo d’illustration). © Olivier / Jeune Afrique

Les enseignants de l’enseignement supérieur ont timidement repris le chemin des amphithéâtres le 4 mars, après six semaines de grève (photo d’illustration). © Olivier / Jeune Afrique

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Publié le 5 mars 2019 Lecture : 2 minutes.

À l’école primaire du quartier Siporex, dans la commune populaire de Yopougon (Abidjan), des élèves en uniforme jouent dans la cour à la mi-journée, ce lundi. Les salles de classe dans cette école publique sont restées closes. En effet, à l’appel de la Coordination des syndicats du secteur éducation-formation de Côte d’Ivoire (Cosefci), les enseignants du primaire et du secondaire sont en grève, depuis six semaines. Dimanche, un groupe de responsables de l’Intersyndicale de l’enseignement préscolaire et primaire de Côte d’Ivoire (Iseppci) qui avait rejoint le mouvement, avait appelé à la reprise des cours, à l’issue d’une rencontre avec Kandia Camara, ministre de l’Éducation nationale. Un appel partiellement entendu.

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« La quasi-totalité des classes dans le primaire comme au secondaire sont restées fermées, ce lundi », confie Pacôme Attaby, porte-parole de la Cosefci, qui annonce une assemblée générale mercredi pour décider de la conduite à tenir. Du côté des autorités de l’Éducation nationale, l’on se félicite de la reprise progressive des cours, même si l’on reconnaît que la grève n’a pas été suspendue dans de nombreux établissements scolaires.

Éviter « l’année blanche »

Six semaines après le début du mouvement, l’enjeu de cette reprise reste le sauvetage d’une année scolaire qui a commencé avec un préavis de grève mal négocié, en novembre dernier. « Nous allons tout faire pour éviter “l’année blanche” », promet un conseiller de la ministre Kandia Camara.

« Il faut donner une chance au dialogue. Le gouvernement veut ouvrir un cadre nouveau de discussions, il faut aller à la table des négociations et pour donner une chance aux débats annoncés, nous devons ouvrir les salles de classe », insiste David Bli Blé, porte-parole de l’Iseppci.

Si le gouvernement serait prêt à concéder l’intégration de 97 enseignants radiés en 2014, pour fait de grève dite « sauvage », il n’entend pas transiger sur l’augmentation des indemnités de logement, le point majeur des cinq revendications des grévistes.

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Libération des deux fonctionnaires arrêtés

Du côté de l’enseignement supérieur, la grève a été suspendue pour deux semaines. La reprise a été timide lundi matin, mais elle est effective. La grève visant à réclamer le payement d’arriérés d’heures supplémentaires et complémentaires, notamment à l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody (Abidjan), s’est durcie, pour gagner les autres universités publiques du pays.

Vendredi, le professeur Johnson Zamina Kouassi, patron de la Coordination des enseignants et chercheurs de Côte d’Ivoire (CNEC) et son collègue, le Dr Joël Dadé, arrêtés depuis le 18 février pour « troubles à l’ordre public et politique », ont été libérés de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca), une décision des autorités qui a contribué à l’apaisement.

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