La Fesci, un véritable tremplin politique
Publié le 25 février 2008 Lecture : 1 minute.
Quel est le point commun entre le Premier ministre et chef des Forces nouvelles Guillaume Soro, le leader des Jeunes Patriotes Charles Blé Goudé, le président de l’Union pour le développement et les libertés (UDL) Joseph Martial Ahipeaud et l’actuel porte-parole de l’ancien sergent-chef rebelle Ibrahim Coulibaly dit IB, Soumaïla Doumbia, alias Major ? Tous les quatre ont occupé de hautes fonctions à la tête de la Fesci. Comme le soulignait, peu de temps après l’éclatement de la crise en 2002, Yacouba Konaté, professeur à l’université d’Abidjan-Cocody, dans les replis de la confrontation entre les rebelles et le régime de Gbagbo « s’opposent deux condisciples du département d’anglais, deux compagnons de route, deux camarades qui ont souvent partagé la même chambre, les mêmes pratiques de la violence. Parce que Charles Blé Goudé a été le secrétaire de la Fesci au moment où Guillaume Soro en était le secrétaire général, [] on peut dire qu’il y a match dans match. [] La violence de la rébellion et celle du nationalisme xénophobe seraient-elles les deux faces d’une même médaille : l’irruption en politique d’une jeunesse rebelle formée dans les rangs militants de la Fesci, qui ne veut plus être sous la coupe des aînés ? »
À 30 ans passés, dont une dizaine à essuyer les bancs des amphithéâtres d’Abidjan, de Daloa, de Bouaké ou de Korhogo, diriger l’organisation étudiante apparaît comme la voie royale pour entrer en politique. « Et s’enrichir rapidement », raille Michaël Gbozé, adjoint de Serge Koffi, qui a choisi, contrairement à nombre de ses camarades, d’intégrer l’École nationale d’administration. « La lutte est collective, mais le destin est individuel. » Serge Koffi a lancé, lui, fin 2007, la Coalition nationale des résistants de Côte d’Ivoire, l’une des dernières associations nées de la crise politico-militaire dont le pays est en passe de se sortir.
