Tunisie : les dates des élections législatives et présidentielle fixées
L’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) a annoncé mercredi que les scrutins législatifs et présidentiel en Tunisie se tiendront respectivement les 6 octobre et 10 novembre 2019 (la date de ce dernier a depuis été décalée d’une semaine pour ne pas coïncider avec la fête du Mouled).
Attendues pour l’avant-dernier dimanche d’octobre, comme il est de tradition depuis l’élection des membres de l’Assemblée constituante en 2011, les législatives à un tour auront lieu le 6 octobre 2019, tandis que le premier tour de la présidentielle se tiendra le 17 novembre. En cas d’absence de vainqueur à la majorité absolue, le second tour aura lieu quinze jours plus tard.
Le calendrier mentionne également les périodes d’inscription sur les listes électorales, les limites des dépôts de candidatures, les dates du début et la durée des campagnes électorales, ainsi que les jours programmés pour la proclamation des résultats préliminaires et finaux.
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Un soulagement pour les Tunisiens, qui craignaient un report des élections, dû aux démissions au sein de l’Isie et aux retards dans le remplacement des membres défaillants de cet organisme chargé d’organiser les scrutins. « Notre démocratie est trop jeune et fragile pour supporter un report dans un contexte de tensions politiques », estime Tarek Gribaa, du réseau Mourakiboune.
L’étonnante course à Carthage
La décision met les partis politiques dans les starting-blocks électoraux, bien que tous mènent une campagne officieuse depuis plusieurs mois. Plusieurs figures politiques postulent pour la présidence, dont des outsiders comme Abir Moussi, présidente du Parti destourien libre (PDL), tandis que les partis se livrent à des batailles intestines pour désigner leur candidat.
La mentalité du raïs, du leader, est toujours ancrée, reconnaît un militant d’Afek Tounes
Une démarche surprenante, dans la mesure où le régime semi-parlementaire de la Tunisie réduit les prérogatives du président. « La mentalité du raïs, du leader, est toujours ancrée », reconnaît un militant d’Afek Tounes, alors que tous s’interrogent sur une éventuelle candidature de Rached Ghannouchi, président d’Ennahdha, et de Béji Caïd Essebsi, actuel titulaire du poste.
Des alliances inévitables
Dans une arène politique où il est difficile de se démarquer, tant les partis sont nombreux (plus de 200) et les alliances fluctuantes, chacun tente de se faire une place pour conquérir Carthage et les 217 sièges de l’Assemblée. Une bataille qui implique nécessairement de chercher à séduire les militants de partis rivaux.
« Personne ne s’intéresse aux abstentionnistes, qui à eux seuls pèseront lourd dans les urnes », déplore une ancienne militante de gauche, qui réclame aux formations politiques des programmes et des engagements clairs sur les rapports avec les islamistes, les libertés ou encore les relations avec les pays arabes. Face à la difficulté d’obtenir une majorité à l’issue d’un scrutin à un tour au plus fort reste, les partis n’auront cependant d’autres choix que de conclure des alliances et parfois des mésalliances.
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Fixer la date des législatives et de la présidentielle est une étape franchie. Reste désormais à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) à en finir avec les discussions relatives au relèvement du seuil électoral de 3 à 5 % ; décision cruciale pour la représentativité dans l’hémicycle. Pour compléter la mise en place des institutions garantes de la démocratie, le parlement devrait aussi s’accorder sur la désignation des membres de la Cour constitutionnelle. Ce même mercredi 6 mars, leur élection a échoué pour la troisième fois consécutive.
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