Courrier des lecteurs

Publié le 25 février 2008 Lecture : 5 minutes.

Déçu par Conakry
– Je viens de passer deux jours à Conakry, après y avoir séjourné il y a cinquante ans. J’ai été terriblement déçu par l’état de saleté du centre-ville et le règlement qui interdit de prendre la moindre photo sans la permission de l’autorité militaire Passons, mais je voudrais vous demander confirmation de deux choses que je pense avoir observées :
1- Il ne semble pas y avoir de grues importantes sur les quais du port, et le déchargement se fait avec les moyens de levage du navire.
2- La voie ferrée qui relie Conakry à Kankan ne fonctionne plus et les voies sont en cours de démantèlement : est-ce vrai ?
Jean Gourvès, Chaville, France

Réponse : Vos observations sont, hélas, justes.

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Quand la laïcité tue la liberté
– Jusqu’à aujourd’hui, je croyais qu’être libre c’était avoir la possibilité de choisir ou de ne pas choisir. Et que la laïcité représentait cette liberté. Mais avec ce qui se passe actuellement en Turquie (pays majoritairement musulman), on se demande si ceux qui se disent laïcs ne sont pas des ennemis de la liberté.
La levée de l’interdiction de port du voile à l’université n’est pas une obligation de porter le voile, mais son interdiction obligeait des milliers de citoyennes turques à aller dans les pays environnants (en Jordanie, par exemple) pour pouvoir étudier et pratiquer leur religion.
Si c’est cela qu’ils appellent les acquis de la laïcité, le monde sera totalement libre lorsqu’on ne pourra plus se ranger que d’un seul coté, celui des athées.
Bassirou Goumbala, Dakar, Sénégal

Brice Hortefeux a-t-il la mémoire courte ?
– Fidèle lecteur de votre hebdomadaire, je suis un Français d’origine malienne résidant à Copenhague depuis deux ans, et c’est avec intérêt que j’ai lu l’interview de Brice Hortefeux (J.A. n° 2458). La phrase qui a attiré mon attention est celle-ci : « La France est libre d’accueillir qui elle veut sur son territoire. » Certes, elle est libre d’accueillir qui elle veut, mais elle ne doit pas avoir la mémoire trop courte. Nombreux sont les pères et grands- pères de sans-papiers africains qui ont versé leur sang pour ce pays pendant les heures sombres de son histoire. L’un de mes cousins (malien) a été expulsé de France après vingt ans de vie dans ce pays. Or son grand-père a participé à la libération de Toulon en 1944, son père a fait les guerres d’Indochine et d’Algérie tandis que le frère de son grand-père a été tué à Thiaroye, au Sénégal.
Pour certains, ces sans-papiers ne sont que des numéros alors que derrière chacun d’eux c’est toute une histoire humaine. L’Histoire jugera.
Moumouni Togola, Copenhague, Danemark

L’âge du ministre
– Consacrer la une du n° 2458 à Brice Hortefeux est certainement vendeur. Mais l’interview ne nous apprend rien de ce que l’on ne savait déjà de sa politique d’immigration. Elle m’a juste révélé un homme plus dur et plus froid que je ne le pensais. Ma surprise et ma déception viennent surtout de ce que ce monsieur à qui je donnais 75 ans n’est qu’à « l’aube de ses 50 ans ».
Ndom-Batje, Douala, Cameroun

Pas toujours politiquement correct
– Je viens de lire votre excellente interview du ministre Brice Hortefeux. J’ai trouvé vos questions pertinentes, car pas toujours politiquement correctes (celle sur Neuilly, les origines du ministre et la réalité africaine m’a fait sourire). Sincèrement, cela fait du bien aujourd’hui, en 2008, de voir qu’on peut interviewer un ministre sans concession. Correspondant de France 24 et de France Inter au Mali et dans la sous-région depuis maintenant un an, je m’intéresse évidemment à toutes ces questions d’immigration. J’ai d’ailleurs rencontré monsieur Hortefeux à Bamako, lorsqu’il est venu présenter son projet d’immigration concertée au président Amadou Toumani Touré.
François-Xavier Freland, Bamako, Mali

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Lui, moi et l’australopithèque
– Je n’aurais pas réagi à l’interview de Brice Hortefeux si l’Afrique n’était pas le berceau de l’humanité et si nous (monsieur le ministre et moi) n’avions pas un lointain ancêtre commun : l’australopithèque. N’est-ce pas faire preuve de racisme et d’un manque d’humanité que de soutenir des dirigeants dont l’incompétence et la bassesse émotionnelle ne sont plus à démontrer ?
Et puisque la France reconnaît la légitimité des régimes africains, pourquoi s’étonner que beaucoup d’Africains tentent de rentrer illégalement dans ce pays afin de s’y installer ? N’est-ce pas un procédé similaire à celui des « dictateurs démocratiquement légitimés » : d’abord prendre le pouvoir (illégalement), puis régulariser sa situation par des élections truquées ?
Patrick Tchicayat, Sevran, France

La Tunisie, laïque mais musulmane
– Dans l’article « Tunisie. Pourquoi les laïcs ont peur » (J.A. n° 2456), on passe de la critique du fonctionnement du principe de la séparation entre l’État et la religion, c’est-à-dire la laïcité, à la critique de la religion elle-même. C’est vrai que la Tunisie est laïque, mais elle est aussi musulmane et surtout pas athée. L’acte de manger en public au mois de ramadan est donc un acte de non-respect envers la plupart des Tunisiens.
Abdeljelil Boughattas, L’Ariana, Tunisie

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Mercenariat déguisé
– Sous couvert d’un sacro-saint accord de défense, la France et ses militaires vont de nouveau décimer les populations africaines comme au temps de l’esclavage. Après les ventes à tour de bras d’avions et autres armes, Paris s’emploie maintenant au service après-vente, c’est-à-dire au mercenariat déguisé. L’intervention française au Tchad ne serait-elle pas le prix à payer pour la grâce des inculpés de l’Arche de Zoé ?
Alain Gilles Boui, Paris, France

Simultanément à Paris et à Tunis
– Vous avez publié une information relative à la publication (en avril) par Albin Michel du livre d’Abdelmajid Charfi La Pensée islamique, rupture et fidélité. Vous avez également rappelé qu’Albin Michel avait publié un autre livre d’Abdelmajid Charfi, L’Islam, entre le message et l’histoire. Les lecteurs seront certainement intéressés de savoir que ces deux ouvrages ont été initiés par Sud Éditions (Tunis) et proposés à Albin Michel-Spiritualités, et que le premier comme le second paraissent simultanément à Paris et à Tunis. Nous nous félicitons du reste du parfait esprit de coopération que nous rencontrons auprès de la prestigieuse maison parisienne dont la contribution au développement du dialogue entre les cultures n’est plus à démontrer.
Mohamed Masmoudi, Sud Éditions, Tunis, Tunisie

Devinez qui est le futurologue…
– Dans son éditorial du 17 février (J.A. n° 2458), Béchir Ben Yahmed cite un « futurologue » du nom de Paul Saffo. Qui est-il exactement ?
M. A. B., Lomé, Togo
Réponse : Paul Saffo, l’un des grands spécialistes mondiaux de la prospective dans les technologies de l’information et de la communication (TIC), est professeur à l’université de Stanford et « fellow » du Forum économique de Davos. Il est par ailleurs membre de nombreux conseils d’administration d’organismes scientifiques de premier plan.

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