Côte d’Ivoire : Amadou Soumahoro succède à Guillaume Soro à la tête de l’Assemblée nationale
Les députés ivoiriens ont élu jeudi 7 mars le candidat du RHDP Amadou Soumahoro à la présidence de l’Assemblée nationale, à l’issue d’un scrutin boycotté par de nombreux députés. Il succède ainsi à Guillaume Soro, qui avait démissionné en février, refusant d’adhérer au parti présidentiel majoritaire à la première chambre.
Amadou Soumahoro a été élu nouveau président de l’Assemblée nationale jeudi 7 mars par les députés ivoiriens, succédant ainsi à Guillaume Soro, démissionnaire en février pour ne pas avoir à adhérer au Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le parti d’Alassane Ouattara.
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Candidat du RHDP, Amadou Soumahoro a recueilli 153 bulletins pour, tandis que Jérémie N’Gouan, du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) d’Henri Konan Bédié, en a obtenu trois (deux bulletins étaient nuls).
Boycott de l’opposition
Cette large victoire a néanmoins été entachée d’une grosse polémique ayant entraîné le boycott d’un nombre important de députés issus du PDCI, du Rassemblement pour la Côte d’Ivoire (RACI) et Vox Populi. Jérémy N’Gouan n’a d’ailleurs même pas participé au vote, tout comme Guillaume Soro, qui soutenait le candidat du PDCI, ou Pascal Affi N’Guessan. 178 députés étaient présents, sur les 252 que compte l’Assemblée – atteignant ainsi le quorum requis de 127 parlementaires, mais seulement 158 ont pris part au vote. Au total, 94 n’ont pas participé à l’élection, dont trois députés excusés.
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La raison : un désaccord sur le mode de scrutin. En effet, après avoir en premier lieu opté pour un vote à bulletin unique, le bureau de l’Assemblée a décidé le 5 mars que l’élection se déroulerait à bulletin multiple. Pour l’opposition, l’instauration d’une telle disposition avait pour but de contrôler que les consignes de vote soient bien appliquées. Plusieurs députés sont d’ailleurs sortis de l’isoloir avec leur bulletin non utilisé à la main.
Nous dénonçons l’illégalité et l’illégitimité de ce scrutin
« Nous n’avons pas pris part à ce vote parce que nous dénonçons l’illégalité et l’illégitimité de ce scrutin pour mettre à la tête de l’Assemblée un président en violation de la loi, du règlement intérieur de l’institution et de l’éthique démocratique. Le secret du vote n’a pas été respecté », a réagi devant la presse Pascal Affi N’Guessan.
« La démocratie a été respectée malgré le boycott de l’opposition. La polémique sur le mode de scrutin n’a pas lieu d’être. L’Assemblée nationale a toujours voté à plusieurs bulletins. Ce fut d’ailleurs le cas lors de l’élection de Guillaume Soro en janvier 2017. Il avait été dit en réunion de bureau que si nous avions plus de deux candidats, nous utiliserons un seul bulletin. Mais dès l’instant où nous n’avions que deux candidats, cela n’avait plus de sens, donc nous avons opté pour le bulletin multiple », a répondu la député du RHDP Belmonde Myss Logboh Dogo.
Soutenu par Ouattara
Fidèle d’Alassane Ouattara, Amadou Soumahoro a pu bénéficier du soutien du chef de l’État afin d’imposer sa candidature auprès des députés. En effet, son profil ne faisait, initialement, pas l’unanimité dans les rangs de la majorité présidentielle. « Ça n’a pas été facile », reconnaît un proche d’ADO. Le président avait rencontré une poignée de députés vendredi 1er mars, avant de s’entretenir avec l’ensemble des parlementaires du RHDP, le 4 mars.
Étaient notamment présents pour assister à l’élection, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, accompagné de son gouvernement, le secrétaire général de la présidence, Patrick Achi, le vice-président Daniel Kablan Duncan et le frère du président et ministre des Affaires présidentielles, Téné Birahima Ouattara.
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