Libye-Canada : Justin Trudeau se défend des accusations d’ingérence dans l’affaire SNC-Lavalin

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a tenu, jeudi matin, une conférence de presse pour se défendre des accusations d’ingérence qui le visent dans l’affaire de corruption impliquant, sous la Libye de Kadhafi, la société d’ingénierie et de construction SNC-Lavalin.

Justin Trudeau, Premier ministre canadien. © Julie Jacobson/AP/SIPA

Justin Trudeau, Premier ministre canadien. © Julie Jacobson/AP/SIPA

Wided

Publié le 7 mars 2019 Lecture : 1 minute.

« Je reconnais qu’il y a des différences de perspectives. Mais de ma position en tant que Premier ministre, je peux rassurer les Canadiens : l’intégrité de nos institutions n’a jamais été atteinte. L’indépendance de notre système de justice a toujours été soutenue », a déclaré le chef du gouvernement lors de son allocution de jeudi matin, répondant à la polémique à laquelle lui et l’entreprise SNC-Lavalin se trouvent mêlés.

Justin Trudeau a affirmé qu’il n’y jamais eu « de pressions inappropriées » sur l’ex-ministre de la Justice Jody Wilson-Raybould. « Je lui ai dit que j’étais inquiet sur les milliers d’emplois en jeu. J’aurais aimé qu’elle vienne me voir pour me signaler qu’elle était mal à l’aise », a déclaré le Premier ministre.

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« Pressions » pour éviter un procès

L’affaire a éclaté le 7 février dernier. L’ex-ministre de la Justice et procureure générale, Jody Wilson-Raybould, avait déclaré avoir fait l’objet de « pressions inappropriées et constantes » de la part des membres du gouvernement et du Premier ministre lui-même, et ce pendant « quatre mois », afin que la société SNC-Lavalin évite un procès criminel.

Selon l’ex-ministre de la Justice, Justin Trudeau lui a expliqué qu’il était important pour lui de préserver l’entreprise, qui compte des milliers d’employés au Québec.

>>> À LIRE-  Algérie : les contrats du canadien SNC-Lavalin épinglés par les « Panama Papers »

La police enquête sur des pots-de-vin que la société aurait versé à des proches de Mouammar Kadhafi, à l’époque où le dictateur libyen était encore au pouvoir. SNC-Lavalin, accusée de « corruption d’agent étranger », aurait versé à des responsables libyens l’équivalent de 32 millions d’euros en dix ans.

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L’entreprise a notamment travaillé sur le projet de Grande rivière artificielle, voulue par l’ancien président et qui traverse la Libye du Nord au Sud. Pour obtenir ses contrats, le géant canadien aurait offert de multiples cadeaux, notamment au fils du président libyen, Saadi Kadhafi, tels que des voyages au Canada et « l’achat de services sexuels de prostituées et de danseuses exotiques ».

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