Finance : la rivalité des pays du Golfe investit le marché obligataire

Nouveaux venus (relatifs) sur le marché de la dette, les États du Golfe jaugent la santé de leur économie à l’aune de la demande internationale pour leurs obligations.

Le ministre qatari des Finances, Ali Sharif Al Emadi, au Conseil de coopération du Golfe à Doha, le 8 novembre 2015. © Osama Faisal/AP/SIPA

Le ministre qatari des Finances, Ali Sharif Al Emadi, au Conseil de coopération du Golfe à Doha, le 8 novembre 2015. © Osama Faisal/AP/SIPA

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Publié le 7 mars 2019 Lecture : 2 minutes.

Le porte-avion Abraham Lincoln en 2012. Il navigue actuellement dans les eaux du Golfe. © Carlos M. Vazquez II/U.S. Navy
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Golfe : demain, la guerre ?

Les États-Unis, l’Arabie saoudite, Israël et les Émirats d’un côté. L’Iran et ses alliés de l’autre. C’est le conflit auquel tout le monde se prépare mais dont personne ne veut, tant ses conséquences seraient dramatiques.

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Le Qatar vient d’émettre pour 12 milliards de dollars (10,7 milliards d’euros) d’obligations, a annoncé, jeudi 7 mars, son ministère des Finances. « L’État du Qatar a réussi son retour sur les marchés financiers internationaux, avec un total de trois tranches [de titres obligataires], qui s’élèvent à 12 milliards de dollars», s’est félicité le ministère qatari.

La vente a reçu des ordres d’achat pour plus de 50 milliards de dollars, a-t-il ajouté. L’émirat avait déjà levé une somme comparable en avril 2018, faisant mieux que l’Arabie saoudite, dont les obligations émises au même moment avaient trouvé preneur à hauteur de 11 milliards de dollars.

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Le royaume wahhabite s’est lancé dans le marché obligataire en 2016, en levant pour sa première opération 17,5 milliards de dollars. L’année suivante, il avait réalisé l’une des plus grosses émissions de 2017 sur le marché de la dette des États, en levant 12,5 milliards de dollars.

Obligations classiques ou islamiques

En janvier, l’Arabie saoudite a emprunté 7,5 milliards de dollars grâce à l’émission d’eurobonds. La demande avait atteint 27 milliards de dollars, selon la banque HSBC, avec des obligations à échéance de 31 ans – dont le taux est estimé à plus de 5,3 %. Riyad s’est félicité du succès de l’opération, qu’elle interprète comme une marque de confiance des investisseurs dans la santé de l’économie saoudienne et le bien-fondé des réformes menées par le prince héritier Mohamed Ben Salman (MBS) dans le cadre de sa « Vision 2030 ». Pour autant, quelques mois après l’affaire Khashoggi et l’échec consécutif du « Davos du désert », la demande pour la dette saoudienne paraît relativement faible comparée à l’intérêt des investisseurs pour les obligations qataries.

Mumtalakat Holding, le fonds souverain de Bahreïn, a lancé en février une nouvelle émission de sukuks, à hauteur de 600 millions de dollars

Du côté des Émirats arabes unis, une nouvelle loi autorise depuis octobre le gouvernement fédéral à émettre des obligations. Jusqu’ici, seuls les émirats, essentiellement Dubaï et Abou Dhabi, pouvaient le faire. La Banque de développement émiratie peut aujourd’hui émettre jusqu’à 5 milliards de dollars d’obligations sur décision du Conseil des ministres. Le 2 mars, la banque a émis pour 750 millions de dollars d’obligations.

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Quant à Bahreïn, qui ne dispose pas des ressources de ses voisins, la fragilité de son économie a fait craindre qu’il n’honorerait pas ses sukuks (obligations islamiques), qui lui avaient permis de lever 750 millions de dollars mais arrivaient à échéance en 2018. L’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Koweït avaient alors dû débourser 10 milliards de dollars pour sortir leur voisin de l’ornière. Mumtalakat Holding, le fonds souverain du petit royaume, a lancé en février une nouvelle émission de sukuks, à hauteur de 600 millions de dollars cette fois.

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