Maroc : les leaders de la majorité se réunissent sur fond de crise dans l’Enseignement

Plutôt que de débattre du sujet clivant des langues d’apprentissage, les patrons des partis de la coalition gouvernementale ont préféré se montrer solidaires face aux grèves des enseignants contractuels. Récit de la réunion, mercredi 6 mars à Rabat, d’une majorité qui cherche à rafistoler ses fissures.

El Othmani entouré des leaders des partis de la majorité, le 27 mars au siège du PJD, à Rabat. © FADEL SENNA/AFP

El Othmani entouré des leaders des partis de la majorité, le 27 mars au siège du PJD, à Rabat. © FADEL SENNA/AFP

fahhd iraqi

Publié le 7 mars 2019 Lecture : 2 minutes.

C’est dans la résidence du chef de gouvernement à Rabat que les leaders des partis de la majorité se sont retrouvés, dans la soirée du 6 mars. Une rencontre qui intervient quatre mois après la dernière réunion du comité de présidence de la majorité, qui a traversé entre temps bien des périodes troubles.

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Mais ce soir-là, le mot d’ordre était « action et solidarité gouvernementale ». Les leaders des six partis de la coalition gouvernementale ont ainsi appelé, dans un communiqué commun, à la tenue d’une session parlementaire extraordinaire, « afin d’accélérer l’adoption des textes législatifs déjà prêts ». « Cela démontre le souci des formations de la majorité de rehausser la cadence de la machine des réformes en travaillant en commun », explique à Jeune Afrique une source proche de la direction d’un parti.

Le PJD se démarque de Benkirane

Mais si la réunion a été plutôt une réussite, c’est que les sujets qui fâchent ont été soigneusement évités. « Saadeddine El Othmani a su désamorcer tout conflit, en dédouanant le PJD des déclarations de son prédécesseur, confie notre source [faisant référence aux vidéos diffusées en direct sur Facebook chaque dimanche par Abdelilah Benkirane, dans lesquelles ce dernier vilipende les alliés ministériels de son parti]. Il a expliqué en substance qu’il fallait prendre les propos de l’ancien secrétaire général comme ceux d’un simple citoyen, puisqu’il n’assume plus aucune responsabilité officielle au sein de la formation. »

La divergence de fond sur la langue d’enseignement n’a pas été abordée, éclipsé par le débrayage des enseignants contractuels

Selon notre informateur, la divergence de fond entre le PJD et le RNI sur la question de la langue d’enseignement des matières scientifiques – qui bloque le processus d’adoption de la loi-cadre sur la réforme de l’Éducation – n’a pas non plus été abordée. Le débrayage des enseignants contractuels lui a fait de l’ombre, surtout après la dispersion dans la violence, dans la nuit de mardi à mercredi dans plusieurs villes du royaume, des sit-in nocturnes des grévistes organisés devant les sièges des Académies régionales de l’Éducation.

Sur ce dossier, les partis de la majorité se sont montrés solidaires. « Le statut de ‘cadres des Académies régionales’ correspond à l’esprit de la régionalisation avancée », peut-on lire dans le communiqué de la majorité. Une position qui vient appuyer la vision présentée devant les médias, quelques heures plus tôt, par le ministre de l’Éducation nationale Saïd Amzazi. La Coordination des enseignants contractuels, qui revendique pour ses membres le statut de fonctionnaires, ne semble cependant pas satisfaite de cette proposition. La grève et les marches de protestations ont repris de plus belle, et de nouveaux débrayages sont déjà annoncés pour la semaine prochaine.

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