Nicolas et nous
Publié le 4 janvier 2008 Lecture : 2 minutes.
NE CHERCHEZ PAS. Que vous l’avouiez ou non, de gré ou de force, pistolet médiatique braqué sur la tempe, à moins que vous ne soyez sous le charme et comme hypnotisés, chers lecteurs d’Afrique et d’ailleurs, votre homme FRANÇOIS de l’année 2007 aura été SOUDAN Nicolas Sarkozy. Du début à la fin, d’une campagne électorale suivie d’Alger à Brazza et de Rabat à Djibouti avec une passion qu’on imagine mal dans l’Hexagone, jusqu’aux infinies polémiques suscitées sur la Toile par le très controversé discours de Dakar, en passant par la perte de Cécilia, la conquête de Carla, les indéfendables tests ADN et les infirmières bulgares, aucun d’entre vous n’a échappé à l’omniprésident français.
Nous non plus, bien sûr : pas moins de neuf « covers » de J.A. en 2007 ! Nous nous sommes efforcés de le suivre, quitte parfois à en perdre haleine, dans ses tournées sur le continent effectuées au pas de course. De décrypter aussi ce qu’il disait de l’Afrique, quitte parfois à être critiques et à en subir, de la part de certains de ses collaborateurs, voire de luimême, le reproche. De l’applaudir enfin quand les initiatives qu’il prenait nous paraissaient courageuses, de la reconnaissance des « erreurs » commises par la France au Rwanda à la volonté de renouer le dialogue avec Laurent Gbagbo, via le discours de Constantine sur la colonisation, ses crimes et sa mémoire. Nul doute que nous continuerons, en 2008, à vous parler de ce chef d’État comme la France n’en a jamais connu, en gardant à l’esprit que le spectacle permanent qu’il nous offre ne saurait occulter l’essentiel : quelle politique française et quelle solution européenne proposer face à ce drame insupportable qui se joue du golfe d’Aden au détroit de Gibraltar, là où se noient chaque jour les damnés de la mer ?
Entre la photo paparazziée de Nicolas à Disneyland et celle de ce cadavre dantesque d’un migrant somalien échoué que Reuters nous propose le jour de l’Aïd et la veille de Noël, je ne vois qu’une solution : qu’il contribue à apporter ne serait-ce qu’un début de réponse à cette tragédie et nous reprendrons bien volontiers une année supplémentaire de Sarko Show.
Retrouvez François Soudan sur son blog « Courriers Sud » (http://soudan.blog.jeuneafrique.com)
