[Tribune] Silence, je règne !

Mobutu Sese Seko disait : « Dans aucun village africain il n’y a à l’entrée le chef de la majorité et à l’autre bout celui de l’opposition. » Il avait peut-être raison : nous n’avons pas inventé la démocratie.

Le marché de Mokolo, à Yaoundé (photo d’illustration). © Sunday Alamba/AP/SIPA

Le marché de Mokolo, à Yaoundé (photo d’illustration). © Sunday Alamba/AP/SIPA

ProfilAuteur_TshitengeLubabu
  • Tshitenge Lubabu M.K.

    Ancien journaliste à Jeune Afrique, spécialiste de la République démocratique du Congo, de l’Afrique centrale et de l’Histoire africaine, Tshitenge Lubabu écrit régulièrement des Post-scriptum depuis son pays natal.

Publié le 15 mars 2019 Lecture : 3 minutes.

À l’ère des partis uniques dans nos États alors dirigés par des guides providentiels, éclairés, éternels, des présidents-­fondateurs clairvoyants et bien-aimés, la situation était aussi claire que l’eau d’un torrent ; il nous fallait toujours dire : « Oui, merci, papa-président notre guide immortel. Sans vous, nous ne serions rien. Merci, merci, papa magnanime ! » C’est à peine si on ne leur léchait pas les pieds.

Nous en étions là, pitoyables tels des sous-hommes, sans droit de manifester pour exprimer le moindre mécontentement, la moindre revendication. Nous ne descendions dans la rue que lorsque les partis uniques nous demandaient d’aller soutenir les merveilleuses actions de nos adorables guides éclairés. Les quelques rares têtes brûlées téméraires qui ont osé bousculer cet ordre parfait savent ce que cette témérité leur a coûté.

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