RDC : demande de report d’élections, refus de la commission électorale

Le procureur général de la République démocratique du Congo (PGR) a sollicité samedi le report de l’élection des gouverneurs des provinces et des sénateurs pour enquêter sur les allégations de corruption, ce que la Commission électorale nationale indépendante (Céni) a refusé.

Une des machines à voter prévues pour les élections du 23 décembre 2018 en RDC. © John Bompengo/AP/SIPA

Une des machines à voter prévues pour les élections du 23 décembre 2018 en RDC. © John Bompengo/AP/SIPA

Publié le 10 mars 2019 Lecture : 1 minute.

« J’ai l’honneur de porter à votre connaissance qu’à la suite des allégations des corruptions entourant les élections des sénateurs et des gouverneurs de provinces (…) je vous demande de reporter la date des tenues desdites élections pour me permettre d’avoir des éléments probants », écrit Flory Kabange Numbi, procureur général de la RDC, dans une lettre au président de la Céni.

« Aussi, je viens de prendre la décision d’envoyer des hauts magistrats de mon office dans les chefs-lieux des provinces ciblées pour superviser ces investigations », écrit encore Flory Kabange Numbi. « J’attire votre attention sur le fait que la tenue de ces élections dans ces conditions ouvrirait la voie à des contestations et violences meurtrières », a expliqué le PGR Kabange.

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Calendrier maintenu

« La Céni est indépendante vis-à-vis de tout le monde en ce compris le procureur général de la République qui n’a pas le droit de modifier un calendrier qui est dans sa phase d’exécution », a déclaré à l’AFP un haut responsable de la Céni. »Le calendrier est donc maintenu et se décline comme suit: lundi 11 mars élection des membres des bureaux définitifs de toutes les assemblées provinciales concernées.

Les sénatoriales interviendront le 15 et l’élection des gouverneurs le 26 mars », a-t-il ajouté. En RDC, les sénateurs et gouverneurs des provinces sont élus au suffrage indirect par des députés provinciaux élus par le peuple. La majorité des élus provinciaux se réclament de la famille politique de l’ancien président congolais Joseph Kabila.

Fin février, le responsable de la lutte contre la corruption à la présidence congolaise, nommé par l’ancien président Kabila, avait invité le parquet général à « ouvrir une information judiciaire » contre des élus provinciaux, des candidats aux élections sénatoriales et des gouverneurs de provinces, soupçonnés de corruption.

Auparavant, deux proches du président congolais Félix Tshisekedi avaient dénoncé la corruption avant de retirer leurs candidatures aux sénatoriales. Félix Tshisekedi, investi le 24 janvier, a fait de la lutte contre la corruption l’une des priorités de son mandat. 

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