Expansion africaine : CDG Capital enjoint les banques marocaines à rester vigilantes
Les analystes de CDG Capital viennent de publier un rapport détaillant les opportunités qui s’offrent aux trois groupes marocains ayant des implantations en dehors des frontières du royaume, BMCE Bank of Africa, BCP et Attijariwafa Bank, mais aussi les défis qui les attendent.
À l’heure où les banques européennes, et en particulier françaises (BNP Paribas, BPCE et Crédit agricole), réduisent leur exposition sur le continent africain, les groupes marocains multiplient les implantations ces dernières années. Elles couvraient, fin 2018, une vingtaine de pays et jouissaient d’une part de marché 27,8 %, dans la région de l’UEMOA, qui connait la plus grosse concentration.
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Un point qui n’a pas échappé aux analystes de CDG Capital qui, dans leur rapport sur l’expansion africaine des banques marocaines, s’est intéressé à sept pays en particulier : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Sénégal, Togo et Niger, qui représentent à eux seuls 66 % de l’activité des trois banques concernées (BMCE Bank of Africa, BCP et Attijariwafa Bank,) en Afrique subsaharienne.
Si les rédacteurs du rapport relèvent les opportunités offertes par ces pays, avec une rentabilité des capitaux propres de 17 %, un niveau de rentabilité financière élevé pour l’industrie bancaire, ces bons résultats proviennent essentiellement des opérations de marché, qui dominent la composition du PIB avec une moyenne de 46,6 % entre 2012-2017.
Faible prise de risque
« Pour les banques, ces titres offrent un couple rendement-risque attractif et bénéficient du refinancement de la banque centrale à des conditions favorables, car le taux de rémunération des titres publics était de 6 % en moyenne en 2017 », expliquent les rédacteurs du rapport, qui regrettent cette situation qui ne pousse pas les banques à la prise de risque.
De son côté, la marge d’intérêt a progressé sur la dernière décennie en moyenne de 8,1 % par an, soutenue essentiellement par les crédits de trésorerie. Les banques, dans les sept pays étudiés, se concentrent plus sur des crédits à court terme, en raison des risques liés aux engagements long terme, notamment liés à l’incertitude politique dans certaines régions.
Pour espérer que les banques soient plus investies dans l’économie, et qu’elles prennent plus de risques, la BCEAO a décidé en 2017 d’imposer une limite par rapport à ce que les banques peuvent détenir comme participations publiques. « Les résultats de l’année 2017 reflètent en effet un ralentissement, le portefeuille des titres publics des banques marocaines en Afrique enregistrant seulement une croissance de 3,9 % en 2017, contre un taux de croissance annuel moyen de 26,6 % entre 2016-2011 », explique le rapport.
Un appel à renforcer les capitaux propres
En parallèle, CDG Capital alerte sur la concurrence du mobile-banking, qui menace quelque peu les marges que génèrent les banques dans les pays en question et implique une baisse des coût des transactions.
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Pour contrer ces éléments, les auteurs du rapport incitent les banques à renforcer leurs fonds propres, en accord avec les nouvelles contraintes réglementaires. « En cas de retournement de tendances, ce sont les banques les mieux capitalisées qui seront les mieux armées pour continuer leur activité et bénéficieront de la capacité future à créer de la valeur », développent-ils.
Les analystes de CDG Capital conseillent également aux banques de maintenir leur dynamique de croissance, en investissant davantage dans les ressources humaines et techniques et en participant activement au renforcement des systèmes bancaires nationaux et régionaux.
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