Guinée équatoriale : le principal parti d’opposition porte plainte contre le gouvernement
Citoyens pour l’innovation (CI), principale formation de l’opposition de Guinée équatoriale dissolue par la justice en 2018, a annoncé avoir porté plainte contre le ministère de la Sécurité. Parmi les chefs d’accusation : « assassinats », « viols » et « tortures ».
Dans cette plainte déposée mi-janvier par le parti d’opposition, le ministère de la Sécurité « et subsidiairement le gouvernement » sont accusés de « détentions illégales, d’agressions physiques avec arme à feu, assassinats, viols » de ses militants depuis 2016, selon un communiqué du parti envoyé aux médias lundi 11 mars.
Citoyens pour l’innovation (CI) accuse notamment le ministère d’être responsable de la mort de deux de ses militants. Ces derniers seraient décédés des suites de tortures infligées dans un commissariat en janvier 2018 pour l’un, et en prison en juillet 2018 pour l’autre.
Le parti accuse également les forces de l’ordre d’avoir « assiégé son siège national et régional », à Malabo et Bata, la capitale économique.
Trente ans de prison pour des opposants
Cette plainte contre le gouvernement de Malabo n’a pratiquement aucune chance d’aboutir, estime un observateur de la politique équato-guinéenne. Il y a un an, le 26 février 2018, le parti CI a été dissous par la justice, à la fin d’un procès d’une centaine de ses militants, arrêtés fin décembre 2017 après des échauffourées avec les forces de l’ordre pendant la campagne des législatives de novembre.
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En mai 2018, la Cour suprême a condamné à trente ans de prison 21 de ses militants. Parmi eux figure le seul député d’opposition à l’Assemblée nationale.
Début février 2018, l’Union européenne s’était inquiétée de la « forte détérioration de la situation des droits de l’homme » en Guinée équatoriale. Le régime du président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, au pouvoir depuis 1979, est régulièrement accusé d’atteintes aux droits de l’homme par ses opposants et des organisations internationales.
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