[Chronique] Abdelaziz Bouteflika : vrai-faux renoncement de bonimenteur ?
Entre expression diplomatique de soulagement et témoignage populaire de méfiance, le coup de théâtre algérien du 11 mars déclenche, dans tous les camps, des ajustements de stratégies.
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Damien Glez
Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.
Publié le 12 mars 2019 Lecture : 2 minutes.
Démission de Bouteflika : les six semaines qui ont ébranlé l’Algérie
Confronté à une mobilisation populaire d’une ampleur sans précédent, Abdelaziz Bouteflika a annoncé mardi 2 avril sa démission de la présidence de la République. Retour sur ces six semaines qui ont ébranlé l’Algérie et mis un terme à un régime en place depuis vingt ans.
En début de soirée de ce lundi, des klaxons égosillés et des drapeaux agités distillaient dans le centre-ville d’Alger des effluves de victoire footballistique. À l’annonce du renoncement d’Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat présidentiel, on aurait juré entendre « one, two, three, four, not five, viva l’Algérie ». Mais la gueule de bois n’attend pas toujours le lendemain de l’ivresse. Et la Coupe du monde que pourrait remporter l’aphasique président est celle de la magie, tant il parvient à faire passer des vessies réchauffées pour des lanternes passagères…
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La base dramaturgique de ce numéro de prestidigitation reste évidemment le trompe-l’œil originel, ce jeu d’ombre et de lumière qui empêche de répondre formellement à la question : « Boutef est-il encore Boutef ? » Face à l’évidence du « truc » de magicien, les observateurs hypnotisés par la culture de l’information continue ne peuvent s’empêcher d’être fascinés par un avion désigné comme « présidentiel » ou une ombre devinée à travers un pare-brise.
Qu’a donc déposé Abdelghani Zaalane, ce 3 mars, devant le Conseil constitutionnel, si ce n’est le dossier de candidature d’Abdelaziz Bouteflika ?
Dans ce décor de magie approximative, les illusionnistes au pouvoir maquillent la réalité sans vergogne. Un peu de poudre de perlimpinpin et le message bouteflikien explique à qui voudrait le croire qu’il n’a « jamais été question » de cinquième mandat. Qu’a donc déposé Abdelghani Zaalane, ce 3 mars, devant le Conseil constitutionnel, si ce n’est le dossier de candidature d’Abdelaziz Bouteflika ?
Un report « sine die » à la Kabila ?
Le clou de ce spectacle de prestidigitation politicienne était donc pour ce lundi 11 mars. Pendant les courts instants de l’illusion breaking news, les klaxons euphoriques ont remplacé les cris d’orfraie du 3 mars dernier. Pourtant, si Bouteflika ne sera plus candidat le 18 avril, c’est que plus personne ne le sera. Et s’il n’est plus question de cinquième mandat, c’est que le quatrième a désormais une durée indéterminée.
À moins de croire qu’on facilite le licenciement d’un employé en transformant son CDD en CDI, le « renoncement » annoncé du président algérien a tout d’un trompe-l’œil. Échaudé par la prolongation de deux ans du mandat présidentiel de Joseph Kabila, un Congolais de RDC rappelait, sur une émission radiophonique de libre antenne, combien l’expression « sine die » est l’atout majeur des prestidigitateurs politiques…
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Démission de Bouteflika : les six semaines qui ont ébranlé l’Algérie
Confronté à une mobilisation populaire d’une ampleur sans précédent, Abdelaziz Bouteflika a annoncé mardi 2 avril sa démission de la présidence de la République. Retour sur ces six semaines qui ont ébranlé l’Algérie et mis un terme à un régime en place depuis vingt ans.
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