Ousmane Doré

Ministre de l’Économie et des Finances

Publié le 20 décembre 2007 Lecture : 3 minutes.

Ancien haut fonctionnaire du Fonds monétaire international (FMI), Ousmane Doré a été choisi le 28 mars dernier par le Premier ministre Lansana Kouyaté pour occuper le poste clé de ministre de l’Économie et des Finances. En tant que numéro deux d’un gouvernement de consensus nommé à la suite de graves troubles sociopolitiques, Ousmane Doré s’est lancé aux côtés du Premier ministre dans une politique d’assainissement des finances publiques et de relance de l’économie.

Jeune Afrique : Quelles sont aujourd’hui les filières les plus porteuses pour le développement de la Guinée ?
Ousmane Doré : Il est évident qu’avec près de 6 milliards de tonnes de réserve de fer d’une teneur exceptionnelle, les gisements de la Guinée forestière constituent un espoir de taille en matière de développement économique. D’abord, si l’on prend le cas du mont Simandou, les 120 millions de tonnes de minerai qu’envisagent d’extraire Rio Tinto-Alcan chaque année n’ont pas besoin d’être transformées. Les seules étapes à envisager sont l’excavation et le transport avant utilisation en usine. De plus, cette exploitation du fer va permettre la création de milliers d’emplois.
Enfin, outre le fer, nous comptons beaucoup sur l’exploitation des gisements d’uranium qui viennent d’être découverts. Nous espérons trouver d’ici à l’an prochain des investisseurs prêts à se lancer dans ce projet. S’agissant du pétrole, nous sommes également confiants, car les indices sont là aussi très prometteurs.

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Quels espoirs la révision des conventions minières apporte-t-elle au développement du secteur ?
La révision des conventions minières est un élément essentiel pour le redressement de notre économie. Jusqu’ici, les mines étaient de simples îlots d’exploitation sans réel apport pour l’économie, et l’État n’y a jamais réellement trouvé son compte, bien que les ressources minières de la Guinée soient importantes. Il faut faire en sorte que le secteur privé contribue à hauteur des espérances de la population au développement de notre pays. En termes financiers, les recettes minières doivent booster l’économie. Pour cela, nous nous proposons de revoir le régime d’imposition, qui doit être conforme aux normes internationales.
Il est vrai qu’au moment de la signature des conventions minières avec nos différents partenaires, des négociations ont été menées au cas par cas et pas toujours dans la transparence. Ainsi avec la compagnie pétrolière Hyperdynamics. Il nous faut de nouveau discuter avec cet opérateur. Il en va de même pour la CBK de RusAl. Le gouvernement ne fera aucune exception : toutes les conventions seront révisées, une par une.

Les difficultés que rencontre le secteur de l’énergie sont un frein au développement. Qu’envisage l’État pour surmonter ce handicap ?
Il est vrai que les problèmes énergétiques de notre pays sont un véritable frein au développement des activités menées sur notre territoire et nous en ressentons les effets sur un plan économique. À court terme, nous envisageons des mesures d’urgence. L’une d’entre elles est de trouver des partenaires qui pourraient appuyer la société Électricité de Guinée (EDG) dans sa mission de service public. La Banque mondiale a annoncé une aide de 10 millions de dollars pour améliorer les infrastructures de production et de distribution d’électricité, car notre réseau connaît d’énormes pertes.
À long terme, nous envisageons d’ouvrir le capital d’EDG à des partenaires étrangers. Nous souhaitons également trouver des partenaires étrangers pour financer la construction de barrages hydroélectriques. S’agissant des petits barrages, il est possible que la France s’y associe. En ce qui concerne les plus gros projets, comme le barrage de Souapiti, des partenaires tels que les Chinois se sont déjà proposés pour leur réalisation.

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