RDC : Franck Diongo et Firmin Yangambi graciés, le ministre des Affaires foncières suspendu
Félix Tshisekedi a annoncé le 13 mars la libération de plusieurs prisonniers politiques, dont celles des opposants Franck Diongo et Firmin Yangambi. Le président a également ordonné la suspension du ministre des Affaires foncières, Lumeya Dhu Maleghi.
Les annonces étaient très attendues. Conformément à sa promesse de campagne, le président a signé les ordonnances visant à libérer plusieurs prisonniers politiques et d’opinion, a annoncé le 13 mars à la télévision nationale le directeur de cabinet du président, Vital Kamerhe. Parmi eux figurent les opposants emblématiques Franck Diongo et Firmin Yangambi.
Le premier avait été condamné en 2016 à cinq ans de prison pour séquestration aggravée et coups et blessures sur des agents de la Garde républicaine. Le second, arrêté en 2009, avait été condamné à vingt ans de prison notamment pour tentative d’organisation d’un mouvement insurrectionnel et détention d’armes de guerre.
Au total, quelque 700 détenus politiques bénéficieront d’une libération conditionnelle, grâce à deux arrêtés du ministère de la Justice.
J'ai un mot pour le Président investi Mr @fatshi13.
— Firmin Yangambi (@FirminYangambi) March 13, 2019
Je le lui rendrai de vive voix à temps opportun.
En attendant, merci beaucoup @Presidence_RDC.
Vive la #RDC_Cause_Commune. pic.twitter.com/3CBd7X09qK
Diomi Ndongala sera libéré
Vital Kamerhe a également annoncé la libération conditionnelle d’Eugène Diomi Ndongala, évoquant un arrêté que le ministre de la Justice Alexis Thambwe Mwamba, actuellement en dehors de la capitale, devrait prendre dès le jeudi 14 mars pour faire libérer l’opposant, condamné en 2014 à dix ans de prison pour viol sur mineures. Son parti, Démocratie chrétienne, dénonçait un procès politique intenté contre leur leader pour son soutien à Étienne Tshisekedi.
>>> À LIRE – RDC : Eugène Diomi Ndongala, le prisonnier de Kabila
Outre ces mesures en faveur des détenus politiques, le président Félix Tshisekedi a également signé une ordonnance sur une mesure de grâce collective. Celle-ci porte sur une remise de peine de servitude pénale principale ou sur des travaux forcés qui restent à accomplir. Elle a été accordée à toute personne condamnée par une juridiction civile ou militaire à la suite des manifestations publiques ou des réunions politiques intervenues entre le 1 janvier 2015 et le 31 décembre 2018.
Cette mesure de grâce ne concerne néanmoins pas les fugitifs, les personnes condamnées pour des infractions relatives aux violences sexuelles, à la corruption, à un assassinat, trahison, vol à main armée, association des malfaiteurs, atteintes à la sûreté intérieur et extérieur de l’État, et toute infraction contre l’autorité de l’État et l’intégrité du territoire.
Un ministre et des mandataires suspendus
Félix Tshisekedi a également ordonné la suspension du ministre des Affaires foncières, Lumeya Dhu Maleghi. D’après Vital Kamerhe, il lui est reproché d’avoir fixé des arrêtés sur des lotissements situés à des endroits interdits et procédé à l’expropriation de citoyens.
« Le chef de l’État m’a chargé d’instruire au Premier ministre de procéder à la suspension de l’intéressé et de requérir le procureur général de la République pour l’ouverture d’une procédure judiciaire à charge contre ce ministre », a déclaré Vital Kamerhe, précisant que le président de la République en assumait la responsabilité, en l’absence de sanctions venant du chef du gouvernement, Bruno Tshibala.
D’autres mandataires publics ont été suspendues. Oscar Manikunda, le président de l’Autorité de régulation des postes et télécommunications (ARPTC), a été suspendu à la suite d’« actes de mégestion et d’insubordination à la hiérarchie ».
Le directeur général de la Société commerciale des transports et des ports (SCTP), Daniel Mukoko Samba, et son adjoint, ont également été suspendus. Selon Vital Kamerhe, des indices sérieux d’actes de mégestion ont été retenus contre eux. Le Premier ministre et ses collaborateurs ont été chargés de procéder à l’application de cette mesure et d’ouvrir une enquête.
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