Sénégal : Madické Niang rend son tablier de député

L’avocat Madické Niang, candidat malheureux à la présidentielle sénégalaise du 24 février, devait démissionner ce matin de son mandat de député. Il coupe ainsi l’herbe sous le pied de son ancienne formation, le PDS, qui venait de demander qu’il soit « automatiquement déchu de son mandat et remplacé ».

Madické Niang. © Sylvain Cherkaoui pour JA

Madické Niang. © Sylvain Cherkaoui pour JA

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Publié le 14 mars 2019 Lecture : 2 minutes.

Dans un bureau de vote à Fatick, lors du premier tour du scrutin pour la présidentielle 2019 au Sénégal. © Sylvain Cherkaoui pour Jeune Afrique
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La Commission nationale de recensement des votes a proclamé le jeudi 28 février Macky Sall vainqueur au premier tour de la présidentielle. Le président élu a aussitôt annoncé « tendre la main » à l’opposition, dont ses quatre adversaires avaient renoncé à contester les résultats devant le Conseil constitutionnel.

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La rupture est pleinement consommée entre la formation d’Abdoulaye Wade et Madické Niang. Le candidat malheureux à la présidentielle, qui a officialisé, le 9 mars, son départ du Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition), devait remettre ce jeudi matin sa lettre de démission au président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse.

Dans cette lettre de démission, datée du 13 mars, l’avocat ne fournit aucune explication à sa décision, se contentant de transmettre au président de l’Assemblée ses « encouragements à continuer à œuvrer pour le rayonnement de cette institution essentielle au progrès économique et social de notre pays ».

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Un temps chef de file des députés du groupe parlementaire « Liberté et démocratie », Madické Niang, après avoir annoncé en octobre sa candidature à la présidentielle, en contradiction avec le mot d’ordre édicté par Abdoulaye Wade, avait été exclu du PDS et remplacé à ce poste par Serigne Cheikh Bara Dolly Mbacké, conservant toutefois son mandat dans l’hémicycle.

Déchu

Le 12 mars, ses anciens « frères » ont adressé à Moustapha Niasse un courrier exigeant la déchéance du statut de député de Madické Niang. Signée par Serigne Cheikh Bara Dolly Mbacké, la lettre invoquait l’article 60 de la Constitution et l’article 7 de la loi portant règlement intérieur de l’assemblée. Selon ces textes Madické Niang devrait être « automatiquement déchu de son mandat et remplacé », suite à l’annonce de sa démission du PDS.

C’est une question d’honneur

L’avocat saint-louisien ne leur aura pas laissé le temps d’obtenir gain de cause. « C’est une question d’honneur », explique à Jeune Afrique un collaborateur de Madické Niang. « Élu sous la bannière de la coalition Mankoo Wattu Senegaal, et non en tant que membre du PDS, il était en droit de conserver son poste de député malgré son départ du parti libéral. Mais s’il a décidé de remettre sa démission, c’est parce qu’il n’est pas question pour lui de laisser le PDS le traîner dans de telles procédures. »

Dernier lien avec Wade

Son mandat à l’Assemblée nationale était le dernier lien entre Madické Niang et Abdoulaye Wade, dont il fut l’un des plus proches alliés avant de franchir le Rubicon et de rompre avec la consigne du « Karim ou rien ! » pour se présenter à la présidentielle du 24 février.

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S’il a obtenu à peine plus de 1 % des voix le jour du scrutin, Madické Niang croit en son destin politique et travaille à la constitution d’un nouveau parti pour lequel il espère obtenir le soutien d’anciens cadres du PDS. Le parti apparaît en effet plus divisé que jamais après sa première présidentielle sans candidat depuis 1978.

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