Nigeria : au moins huit morts et des enfants coincés dans les décombres d’un immeuble à Lagos

Un immeuble de quatre étages abritant une école s’est effondré, mercredi 13 mars à Lagos Island, un quartier populaire de la capitale économique nigériane, faisant au moins huit morts. Le sauvetage d’enfants pris au piège dans les décombres était toujours en cours hier soir.

Un enfant sorti des décombres d’un immeuble à Lagos, le 13 mars 2019. © Sunday Alamba/AP/SIPA

Un enfant sorti des décombres d’un immeuble à Lagos, le 13 mars 2019. © Sunday Alamba/AP/SIPA

Publié le 14 mars 2019 Lecture : 3 minutes.

« 37 personnes ont été sorties vivantes et huit personnes ont été retrouvées mortes », a annoncé dans la soirée du 13 mars un responsable de l’Agence de gestion des urgences de l’Etat de Lagos (Sema), Ibrahim Farinloye, dans un communiqué. De premières informations avaient fait état de 4 morts et de dizaines d’enfants parmi les nombreuses personnes coincées dans les décombres. Le dernier étage abritait une école maternelle et primaire, tandis que des appartements et des commerces occupaient le reste de l’immeuble.

Le directeur de l’Agence de gestion des urgences de l’État de Lagos (Sema), Adesina Tiamiyu a confirmé en fin de journée que « des dizaines d’enfants » se trouvaient à l’intérieur du bâtiment lorsqu’il s’est écroulé et que les opérations pour les secourir – ainsi que les adultes – continuaient.

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Le président Muhammadu Buhari a exprimé dans un communiqué sa sympathie aux proches des victimes : « C’est triste de perdre des vies précieuses dans un accident, particulièrement quand il s’agit d’enfants (…) Que Dieu accorde à tous affectés par cet accident courage et soutien ».

En fin d’après-midi, une marée humaine entourait les lieux de l’accident près du marché Itafaji, pendant que les secours tentaient de dégager des victimes dans une confusion totale.
L’effondrement s’est produit peu avant 10H00 du matin, selon Olamide Nuzbah, un habitant du voisinage qui a assisté au drame: « On était dehors en train de fumer quand on a vu l’immeuble +tomber+ », a-t-il témoigné.

Secours sous-équipés

Dans la foule, des parents en pleurs criaient et pleuraient, implorant qu’on sauve leurs enfants. « S’il vous plaît, sauvez mon enfant, sauvez mon enfant », hurlait une femme en sanglots dont la fille de sept ans était coincée dans les décombres tandis que des badauds tentaient de la consoler.

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Le gouverneur de l’État de Lagos, Akinwunmi Ambode, qui s’est rendu sur place, a « compati avec les familles de ceux qui ont perdu la vie » dans un communiqué, promettant « d’intensifier les opérations » dans les prochaines heures au moyen de grues de chantier.

Un bulldozer a tenté tout l’après-midi de dégager des gravats pour faciliter le passage des secouristes. Passant par le toit du bâtiment, ces derniers tentaient d’atteindre les étages inférieurs, engagés dans une course contre la montre pour sauver les survivants.
Certains responsables des urgences, sous-équipés, demandaient aux volontaires d’apporter des masques à oxygène depuis un hôpital voisin pour permettre aux personnes piégées à l’intérieur de respirer.

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Plusieurs enfants étaient évacués au compte-goutte. L’AFP a pu constater que l’un d’entre eux était déjà mort, tandis qu’un autre, un très jeune garçon, inconscient, était en sang, gravement blessé à la tête.

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L’hôpital général de Lagos Island a reçu la majorités des personnes évacuées en urgence, avant de les rediriger vers d’autres centres de soins. Sur place, une responsable du ministère local de la santé, le Dr Titi Goncalves, a ainsi assuré aux journalistes qu’au moins « 20 blessés » étaient arrivés, évoquant « une journée tragique ».

Les habitants s’étaient eux mobilisés pour apporter des sachets d’eau et des casques aux sauveteurs couverts de poussière, visiblement en très grande difficulté, qui sortaient aussi des décombres des sacs à dos, des jouets et des vêtements appartenant aux écoliers.

Ecole « illégale »

Plusieurs habitants ont affirmé que le bâtiment écroulé avait été identifié et « marqué » par le gouvernement de l’État de Lagos comme devant être démoli, étant donné son état de délabrement avancé. Le gouverneur Ambode l’a confirmé, accusant les « propriétaires de ne pas avoir tenu compte des avis de démolition » des autorités et d’avoir « hébergé illégalement une école » à l’intérieur du bâtiment. Une « enquête approfondie » va être ouverte pour déterminer les responsabilités et « punir les coupables », a-t-il assuré.

La quartier de Lagos Island, populaire et densément peuplé, est l’un des plus anciens de la capitale économique de 20 millions d’habitants. Il est marqué par une architecture typique du passé afro-brésilien de la ville, où des travaux de rénovation ont démarré par endroits.

Mais de très nombreux immeubles abandonnés ou désaffectés sont encore squattés de manière plus ou moins informelle par des familles ou des commerçants.

Des effondrements meurtriers de bâtiments se produisent fréquemment au Nigeria, où les règles de construction sont régulièrement bafouées.
L’accident le plus médiatisé s’est produit en septembre 2014, lorsque 116 personnes, dont 84 Sud-Africains, ont été tuées à Lagos après l’effondrement d’un bâtiment de six étages dans lequel un célèbre télévangéliste, Joshua TB, prêchait. L’enquête a conclu à des défaillances structurelles du bâtiment, dont la construction était illégale.

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