Maroc : après les turbulences, la paix sociale à la RAM
Après avoir dégagé des bénéfices d’environ 150 millions de dirhams en 2018, le transporteur marocain s’offre une paix sociale pour trois ans, en signant l’épilogue du bras de fer qu’il menait depuis l’été dernier avec son syndicat de pilotes.
Nouveau bureau, nouvel accord… Six mois après l’élection d’un nouveau bureau de l’Association marocaine des pilotes de ligne (AMPL), un accord social vient d’être signé avec la direction de la Royal air Maroc (RAM). « Cet accord porte, entre autres, sur une paix sociale pour les trois prochaines années ainsi que sur une mise à niveau salariale de 5 %, effective à compter de mars 2019 », souligne le communiqué conjoint de la compagnie et de son syndicat des pilotes.
Tout avait commencé en juillet 2018, quand les pilotes de la RAM avaient entamé un mouvement social qui avait fait souffrir la compagnie. Une sortie de crise avait été négociée à l’époque, mais celle-ci avait été rejetée en référendum par l’AMPL. Avaient suivi un renouvellement des instances du syndicat des pilotes et l’ouverture de nouvelles négociations avec la direction de la compagnie, qui ont abouti à ce nouveau pacte social.
« Les perspectives positives de développement de la compagnie ont fait prendre conscience à l’ensemble de la nécessité vitale d’arriver à un accord.», confie à Jeune Afrique Hicham Falaki, président de l’AMPL.
Un surcoût margent compensé
Les 511 commandants de bord et copilotes de la compagnie, dont le salaire de base oscille entre 55 000 et 80 000 dirhams (entre 5 000 7 300 euros) et n’a pas bougé depuis 2007, verront ainsi leur salaire de base s’apprécier de 5 % dès cette fin de mars. « Le surcoût de cette augmentation salariale sera largement compensé par le départ en retraites de plusieurs commandants de bord long courrier de la compagnie, dont les salaires étaient assez élevés », nous confie une source proche de la compagnie.
Le conseil d’administration de la RAM, tenu il y a deux semaines, a en outre entériné les comptes de l’exercice 2017-2018, faisant ressortir un bénéfice d’environ 150 millions de dirhams. Mieux encore, le remboursement par l’État d’une partie de ses arriérés TVA (480 millions de dirhams) au profit de la compagnie lui a permis de se lancer dans un ambitieux plan d’investissement, incluant l’acquisition de quatre Dreamliners et quatre 737 max (dont les deux déjà livrés sont actuellement cloués au sol après le crash de l’appareil de l’Ethiopian Airlines).
Mais le plan stratégique concocté par Abderrahim Addou – PDG de la RAM depuis février 2016 – n’a toujours pas été validé par le gouvernement qui doit signer un nouveau contrat-programme avec la compagnie.
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