Affaire Khashoggi : l’Arabie saoudite refuse une enquête internationale

Riyad a réitéré jeudi devant l’ONU son refus d’autoriser une enquête internationale indépendante sur le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, affirmant que son système judiciaire était tout à fait capable de traduire les coupables.

Le journaliste Jamal Khashoggi en février 2015 lors d’une conférence de presse. © Hasan Jamali/AP/SIPA

Le journaliste Jamal Khashoggi en février 2015 lors d’une conférence de presse. © Hasan Jamali/AP/SIPA

Publié le 15 mars 2019 Lecture : 2 minutes.

Le prince héritier, Mohamed Ben Salman, lors d’une réunion du Conseil de coopération du Golfe (CCG), le 27 avril 2017 à Riyad. © Uncredited/AP/SIPA
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Affaire Khashoggi : l’onde de choc

États-Unis poussés à sortir de leur réserve vis-à-vis d’un allié historique, silence assourdissant des pays arabes, le prince héritier Mohamed Ben Salman fragilisé, l’Europe qui cherche en vain à parler d’une seule voix… Le scandale de la mort du journaliste saoudien Jamal Khashoggi bouleverse les équilibres géopolitiques au Moyen-Orient.

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Bandar Al Aiban, qui dirige la commission des droits humains d’Arabie saoudite, a déclaré devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève que son pays prenait « toutes les mesures requises pour résoudre ce crime haineux ». Il a souligné que tous les appels lancés pour « internationaliser » l’enquête « reviennent à s’ingérer dans nos affaires intérieures ».

Al Aiban est venu à Genève pour présenter les réponses de son pays aux recommandations formulées en novembre devant le Conseil lors de l’Examen périodique universel (EPU) de la situation des droits de l’homme en Arabie saoudite, au cours duquel Riyad avait été sévèrement critiqué à la suite du meurtre du journaliste, critique du prince héritier Mohamed Ben Salman.

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11 suspects devant le tribunal

La semaine dernière, 36 pays membres du Conseil des droits de l’homme ont publié à Genève une déclaration commune condamnant le royaume saoudien et exigeant une enquête « efficace, indépendante, impartiale et transparente » sur la disparition de Jamal Khashoggi, tué le 2 octobre 2018 au consulat saoudien d’Istanbul.

Les autorités saoudiennes avaient dans un premier temps affirmé ne pas savoir ce qu’il était devenu. Elles ont depuis accusé des agents « incontrôlés » d’avoir tué le journaliste, et le procès de 11 suspects s’est ouvert début janvier.

>>> À LIRE –  Arabie saoudite : l’Union européenne et l’ONU durcissent le ton après l’affaire Khashoggi

Al Aiban a dit au Conseil que la plupart des recommandations faites à Riyad lors de l’EPU en novembre dans l’affaire Khashoggi étaient déjà garanties par la Constitution saoudienne. Les suspects, a-t-il ajouté, « ont eu droit à un procès équitable. (…) Aucun de leurs droits humains n’a été violé et ils n’ont été soumis à aucune forme de torture ou de traitement cruel et inhumain. »

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Le responsable saoudien a précisé qu’il y avait déjà eu trois auditions et que les accusés ainsi que leurs avocats étaient présents.

Des représentants d’organisations internationales et des ONG ont pu assister aux débats

Il a ajouté que « des représentants d’organisations internationales et des ONG (…) ont pu assister aux débats », mais n’a pas indiqué quelles organisations avaient été autorisées à être présentes au tribunal.

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Al Aiban a toutefois martelé que l’Arabie saoudite ne peut pas accepter les recommandations réclamant que des experts internationaux participent à l’enquête et supervisent le procès. « L’Arabie saoudite est un pays souverain (…) Une telle demande signifie que la communauté internationale a des doutes sur l’intégrité de notre appareil judiciaire et sur l’indépendance de notre justice », a-t-il conclu.

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