Trafic de bois de rose : vers la fin de l’impunité à Madagascar ?
L’arrestation de deux personnes soupçonnées de commerce illégal de bois de rose a marqué un nouveau virage dans la lutte contre ce commerce très lucratif à Madagascar. Mais pour mettre un terme à des années d’impunité, les autorités sont confrontées à de nombreux défis.
Après plus d’une décennie d’impunité quasi-totale à Madagascar, le trafic de bois de rose vient d’entrer dans un volet judiciaire. Plusieurs arrestations ont eu lieu en février en lien avec ce commerce illégal, qui a profité à de nombreux opérateurs malgaches et étrangers.
Première personne à avoir été arrêtée le 12 février dernier puis incarcérée, Eddy Maminirina fait figure d’exemple. Ce dernier est accusé de « transport, exploitation, commercialisation et détention illégale de bois de rose », pour des faits datant de 2014, selon le procureur Berthin Mahonjo. Le même jour, sans que les affaires aient de lien direct, la secrétaire particulière de l’ancien ministre de l’Environnement de 2014 à 2015, Anthelme Ramparany, a été placée en détention. Avec son ancien patron, resté libre, ils sont accusés de « complicité de transport et d’exportation » de bois de rose en 2014 et 2015, toujours selon le procureur. Le commanditaire, présenté comme étant un certain M’Ze Zakaria, est recherché depuis fin 2017 et est aujourd’hui en fuite.
Ils ont ainsi rejoint une quinzaine de dossiers, tous pris en charge par la Cour spéciale contre le trafic de bois de rose et d’ébène, dont fait partie le procureur Berthin Mahonjo. Une instance ad hoc, créée en 2015 mais effective depuis mi-2018.
Ces arrestations sont-elles isolées, « politiques » – comme le déplorent certains commentateurs -, ou bien amorcent-elles une vague de procès pour trafic de bois de rose ? Les résultats, encore minces, ne peuvent le préciser.
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