CAN 2019 : le TAS statuera sur le recours des Comores après le match face au Cameroun
Les Comores, qui ont saisi le Tribunal arbitral du sport (TAS) pour demander l’exclusion du Cameroun des qualifications pour la CAN 2019, devront patienter avant d’avoir une réponse. Les Comoriens devront donc se déplacer au Cameroun le 22 mars pour un match décisif.
Amir Abdou n’est finalement pas vraiment surpris. « Quand on connaît le fonctionnement de la CAF, il ne faut pas s’étonner. Nous avons déposé notre dossier devant le TAS [Tribunal arbitral du sport, ndlr]. Et nous l’avons envoyé à la CAF. Laquelle, d’après nos informations, n’a pas encore envoyé le sien au TAS. Elle a encore quelques jours pour le faire. »
Le sélectionneur des Comores s’apprête à débuter à Châteauroux, à partir du lundi 18 mars, la préparation du match qui opposera son équipe au Cameroun, le 22 mars prochain à Yaoundé, pour la sixième et dernière journée des qualifications pour la CAN 2019 (21 juin-19 juillet), qui aura lieu en Égypte. Les insulaires, s’ils veulent rejoindre le Maroc, déjà qualifié dans ce groupe B, devront donc s’imposer face aux Lions indomptables. Les deux équipes avaient fait un match nul à l’aller (1-1), le 8 septembre dernier à Mitsamiouli.
>>> À LIRE – CAN 2019 : invoquant le règlement de la CAF, les Comores réclament la disqualification du Cameroun
« Il y a un règlement »
Pourtant, les Comoriens espèrent que le sort de ce groupe B se joue ailleurs que sur le terrain. Le 30 novembre dernier à Accra (Ghana), la Confédération africaine de football (CAF) avait retiré au Cameroun l’organisation de la CAN 2019. Et les Comores, en invoquant l’article 92.3 du règlement de la CAF, avait donc demandé que le Cameroun soit suspendu deux ans. L’instance, de son côté, avait annoncé que le pays serait chargé d’organiser le tournoi en 2021, provoquant un glissement de calendrier, puisque la Côte d’Ivoire, qui devait accueillir la compétition à cette date, attendra deux ans de plus, ainsi que la Guinée (2025 au lieu de 2023).
« Il y a pourtant un règlement. Nos avocats disposent d’arguments solides. Mais la CAF, pour calmer le jeu après avoir retiré l’organisation de la CAN au Cameroun, a préféré agir autrement en lui confiant l’édition 2021 et en la maintenant dans le groupe de qualifications. On a tout de même l’impression que quelque chose n’est pas normal », grince Amir Abdou.
On ne sait pas quand une décision sera rendue
Date butoir : le 18 mars à 12 heures
Le TAS n’a donc pas encore pu statuer sur le recours des Comores. « Une procédure d’arbitrage est ouverte. Mais le calendrier n’est pas fixé et on ne sait pas quand une décision sera rendue. Nous en sommes au début de la procédure », a confirmé à Jeune Afrique le service de communication du TAS, contacté le 14 mars. La Fédération de football des Comores (FFC) a par ailleurs transmis à la FIFA, et plus précisément à la Sénégalaise Fatma Samoura, la secrétaire générale, un courrier que Jeune Afrique a pu se procurer (document ci-dessous) pour l’avertir que sans intervention de sa part avant le lundi 18 mars à midi, elle saisira les tribunaux égyptiens (le siège de la CAF est basé au Caire).
Lettre de la Fédération de football des Comores (FFC) à la FIFA by Jeune Afrique on Scribd
La FFC, s’étonne également que le TAS lui ait refusé le bénéfice de la gratuité de la procédure, d’un montant de 21 200 euros, une somme importante pour une fédération aux moyens limités. Et la CAF refuse elle aussi, selon la FFC, de s’acquitter de cette somme, obligeant la fédération comorienne d’avancer au total 42 400 euros. Au total, la procédure, entre les honoraires des avocats, la rémunération des magistrats qui vont arbitrer l’affaire et les frais administratifs, l’addition pourrait grimper à 140 000 euros pour la FFC.
On a tout de même un peu le sentiment que la CAF cherche à préserver le Cameroun
Le tirage au sort de la phase finale de la CAN est prévu au Caire, le 12 avril prochain. « Nous n’avons aucune information. On a tout de même un peu le sentiment que la CAF cherche à préserver le Cameroun. D’ailleurs, Constant Omari, le vice-président de la CAF, avait déclaré que le Cameroun ne serait pas sanctionné sportivement. Alors qu’il y a un règlement. Il y a de quoi être en colère quand on entend de telles choses… Mais on se défendra jusqu’au bout », prévient Abdou.
Le sort de ce groupe B ne se jouera peut-être pas que sur le terrain, même si Ahmad Ahmad, le président malgache de la CAF, pense le contraire. « Je suis très confiant sur cette affaire. Nos arguments sont solides, et tout se décidera lors du match entre les deux équipes. Je rappelle que le TAS ne peut que rendre un arbitrage. Et s’il faut juridiquement saisir les cours compétentes, nous le ferons… ».
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