Ismaïl Omar Guelleh

Président de la République de Djibouti

Publié le 21 décembre 2007 Lecture : 2 minutes.

Lors de sa visite officielle en France, les 11 et 12 décembre, Ismaïl Omar Guelleh, le président djiboutien, avait réservé une heure sur son agenda chargé pour rendre visite au siège de notre groupe. Il tenait, dit-il, à « faire un détour pour saluer la rédaction de J.A. ».
C’était la quatrième visite en France d’« IOG », comme on l’appelle dans son pays, depuis son élection en avril 1999. Mais la première depuis l’arrivée de Nicolas Sarkozy à l’Élysée. Les relations entre les deux pays sont notoirement tendues : campagnes de presse, déclarations peu amènes, manifestations contre l’ancienne puissance coloniale À l’origine de cette crise : l’affaire Borrel, ce magistrat français dont le corps fut, en 1995, retrouvé à demi carbonisé au fond d’un ravin, non loin de la capitale. L’instruction en cours à Paris cite nommément deux hauts responsables djiboutiens. Le différend suscite un climat de méfiance réciproque et paralyse la coopération économique.
Conscient de l’importance de ce petit pays de la Corne de l’Afrique, tant sur le plan géostratégique (il accueille la plus importante base militaire française à l’étranger) qu’économique (0,5 milliard de dollars d’investissements en provenance du Golfe, depuis trois ans), Sarkozy a téléphoné à IOG après les manifestations antifrançaises du mois de novembre. Il lui a suggéré de venir à Paris pour évoquer « sereinement » les problèmes qui « empoisonnent [leurs] relations ». IOG a proposé une rencontre en marge du Sommet UE-UA de Lisbonne (8-9 décembre), mais Sarkozy a insisté : « Il faut venir à Paris. » Le président djiboutien a donc prolongé son séjour européen afin de « faire connaissance avec la nouvelle équipe au pouvoir en France » et de mettre à plat le contentieux entre les deux pays. Il n’a pas été déçu. Les deux hommes ont convenu que les relations d’État à État devaient prévaloir sur les considérations judiciaires. Et que celles-ci ne devaient pas entraver l’implantation des entreprises françaises à Djibouti. « L’absence de ces dernières s’explique davantage par leurs réticences à investir chez nous que par une quelconque hostilité de notre part », commente Guelleh.
Selon lui, le groupe Bolloré est actuellement le mieux placé pour décrocher le marché du renouvellement de la voie de chemin de fer reliant Djibouti à Addis-Abeba (plusieurs centaines de millions de dollars). D’autres entreprises françaises sont pressenties pour la réalisation de deux ports secondaires (à Tadjourah et sur le lac Assal), d’une usine de dessalement de l’eau de mer, d’une raffinerie de pétrole et d’une centrale électrique.

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