Irak : le retrait britannique ne règle rien
Comment s’étonner qu’Aymen Zawahiri, le stratège d’Al-Qaïda, ait ricané lorsque les forces britanniques ont transmis aux autorités irakiennes le contrôle de Bassora, dans le sud de l’Irak ? Un an après l’invasion, en mars 2003, n’avait-il pas invité les musulmans à remercier Dieu que les Américains et leurs alliés aient eu l’imprudence de se lancer dans cette aventure ? Il était déjà évident à ses yeux qu’en toute hypothèse – qu’ils quittent l’Irak ou qu’ils s’y incrustent -, ils seraient les perdants.
Bien sûr, tout ce qui pourrait ressembler à un retrait forcé autoriserait les djihadistes à crier victoire. Mais s’incruster risquerait de mettre en évidence les limites de la puissance occidentale et d’offrir un précieux terrain d’entraînement aux terroristes et aux combattants urbains.
Au Royaume-Uni, certains s’efforcent de rejeter la responsabilité du fiasco sur les États-Unis. Ce qui n’est pas très honnête. Certes, il était impossible de prévoir l’ampleur des dégâts que l’administration Bush allait provoquer (démantèlement de l’armée irakienne, recours abusif à la force, refus de transmettre le pouvoir aux Irakiens, etc.). Mais cela ne signifie pas que les choses auraient pu bien se passer : c’est rarement le cas avec les guerres déclenchées sous de faux prétextes et débouchant sur une occupation prolongée.
Tony Blair, qui a embarqué la Grande-Bretagne dans cette galère, reste convaincu d’avoir pris « la bonne décision ». Quelle que soit la solution mise en place à l’avenir en Irak – confédération plus ou moins boiteuse, théocratie chiite ou balkanisation -, il faudra être gonflé pour prétendre que c’est un succès.
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