Hayatou défie Blatter

Publié le 21 décembre 2007 Lecture : 2 minutes.

Les éliminatoires jumelées de la Coupe du monde et de la Coupe d’Afrique des nations 2010 ne débuteront que le 30 mai 2008, mais elles provoquent déjà de vives tensions entre la Fédération internationale de football (Fifa) et la Confédération africaine (CAF).
En octobre 2002, quand Joseph S. Blatter, le président de la Fifa, avait proposé de jumeler les deux compétitions, il avait pris soin de souligner la prééminence de la Coupe du monde et de ses règlements. Ce que la CAF avait entériné. Lors des éliminatoires de 2006, l’expérience fut un franc succès.
Pourtant, le 9 février dernier, lors d’un symposium à Khartoum, Issa Hayatou, le président de la CAF, annonce que toutes les fédérations africaines vont être invitées à se prononcer sur l’éventualité d’une « commercialisation centralisée des droits de télévision et de publicité des rencontres préliminaires ». Blatter manque de s’étrangler. Aussitôt, il rappelle que l’article 23 des règlements de la Coupe du monde stipule que « toutes les recettes provenant de l’exploitation des droits commerciaux des matchs de la compétition préliminaire appartiennent à l’association hôte ».
Mais la CAF passe outre. Une circulaire est adressée, à titre consultatif, par Mustapha Fahmy, son secrétaire général, à toutes les associations. Le 12 novembre, une seconde circulaire annonce qu’« à l’issue de la consultation, les associations nationales de l’Algérie, de l’Égypte, du Maroc, de la Tunisie, de la Côte d’Ivoire, de l’Afrique du Sud et de Madagascar souhaitent conserver les droits de leurs rencontres à domicile ». Pour les 41 autres pays, la CAF entend confier la commercialisation des droits de télévision et de publicité à une agence internationale spécialisée. « Les recettes, précise-t-il, seront réparties entre les pays concernés en tenant compte du nombre de matchs disputés et des taux d’audience réalisés. »
La Fifa réagit avec fermeté et rappelle que la CAF n’est nullement habilitée à modifier les règlements d’une compétition dont elle n’est pas propriétaire. « Vous hébergez un ami, commente un familier du dossier, et voilà qu’il loue votre appartement à d’autres, à votre insu ! »
Reste à savoir pourquoi la CAF n’a pas tenu compte des avertissements de Blatter. Pourquoi elle s’embarque dans une opération de commercialisation centralisée alors qu’elle ne possède pas de structure de marketing propre. Pourquoi elle tente d’imposer à ses fédérations une sorte de tutelle économique.
Quant à mesurer les taux d’audience de plus de 120 rencontres dans 41 pays, on souhaite bien du plaisir aux promoteurs de l’opération !

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