À Brazzaville, Romaric Nkendzo copie et… décolle !
En faisant baisser les prix de la photocopie, Romaric Nkendzo, un jeune Brazzavillois, est devenu patron. Success-story.
De son propre aveu, il était « à bout de souffle. » À la fin des années 1990, Romaric Nzingoula Nkendzo avait le bac, mais plus un sou pour continuer ses études. Alors qu’il réfléchissait à ce qu’il pourrait faire dans la vie, il remarqua que l’on manquait cruellement de papier dans la capitale. Il traversa donc le fleuve, en acheta chez le voisin kinois, et le revendit dans les imprimeries brazzavilloises.
« Avec mes premiers bénéfices, j’ai acheté des photocopieuses, explique Romaric Nkendzo. Puis, en 2004-2005, j’ai créé ma société, Copie Plus. » Et il a révolutionné le marché avec un objectif simple : faire baisser les prix. « J’ai été le premier à ramener le coût de la photocopie de 25 à 15 F CFA [de 0,04 à 0,02 euro]. J’ai fait le plein de clients rapidement ! ».
« Dans ma société, on parle lari, kituba ou lingala sans discrimination », se félicite Romaric Nzingoula Nkendzo
Multiplication du chiffre d’affaires
À présent, l’entreprise franchit un nouveau cap. Son chiffre d’affaires a presque doublé de 2012 à 2013, passant de 30 millions à 50 millions de F CFA [76 000 euros]. À 41 ans, Romaric Nkendzo compte une vingtaine d’employés dans ses deux centres d’impression, à Moungali et Makélékélé, les 1er et 4e arrondissements de la capitale.
Il s’est fixé des règles claires, exigeantes, et s’y tient : « Quand il fallait embaucher, je n’ai pas choisi des gens de la famille, qui se seraient peut-être tout permis. J’ai donné leur chance à d’autres Congolais. Chez Copie Plus, on parle lari, kituba ou lingala, sans discrimination », se félicite le patron.
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Il déplore en revanche le manque de soutien des pouvoirs publics. « L’État ne va jamais vers l’entreprise – sauf pour la surtaxer -, c’est toujours à l’entrepreneur d’aller vers lui, regrette Romaric Nkendzo. Pourtant, les Congolais souffrent économiquement. S’ils veulent s’en sortir, ils sont obligés de créer. »
Manifestement, d’autres en ont pris conscience et ont monté leur affaire. « Avant, seuls un ou deux entrepreneurs allaient à Dubaï acheter du matériel chaque semaine. Maintenant, beaucoup s’approvisionnent régulièrement aux Émirats arabes unis ! »
Reconnaissance
Aujourd’hui, le patron est heureux de trouver dans Brazza « mille photocopies » de lui : des jeunes qui ont suivi son exemple et se sont mis à leur compte, même si tous n’ont pas encore de boutique.
Mais sa plus grande fierté est la reconnaissance des gens : « Dans la rue, certains me tendent la main pour me remercier. Ils me disent que je leur ai rendu service. » De quoi le motiver encore plus à jouer collectif : « J’ai envie de créer une association de commerçants du Congo. Entre confrères, nous pourrions nous aider. »
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