Forte hausse des transferts d’argent

Les envois de fonds des travailleurs migrants pèsent de plus en plus lourd sur l’économiedes pays africains : jusqu’à 25 % du PIB.

Publié le 21 décembre 2007 Lecture : 2 minutes.

La Banque mondiale surveille de près les transferts d’argent vers les pays en développement. Après les attentats du 11 septembre 2001, elle avait été chargée de cette mission par le groupe des huit pays les plus industrialisés du monde (le G8). Six ans après, l’institution reconnaît ne pas encore disposer de tous les éléments pour bien évaluer les montants en jeu, leur origine et leur destination. « Il importe au plus haut point d’améliorer les données sur les envois de fonds », recommandent les auteurs d’une note de synthèse remise aux ministres des Finances du G8 réunis à Berlin, en Allemagne, fin novembre. Même si la tâche est encore loin d’être achevée, les prévisions pour l’exercice 2007 montrent l’ampleur que prend le phénomène.
Les transferts officiels vers les pays en développement sont estimés à 240 milliards de dollars en 2007, en hausse de 8,5 % en un an (221 milliards) et trois fois plus importants qu’en 2000 (85 milliards). À quoi s’ajoutent les transferts non officiels, ceux qui transitent par des circuits informels. Selon les méthodes de calcul, ils sont évalués entre 80 et 100 milliards de dollars. La Banque mondiale observe que les transferts sont devenus un élément important dans les flux financiers : ils représentent deux fois le montant de l’aide au développement versée aux pays pauvres et les deux tiers des investissements directs étrangers. Les trois premiers bénéficiaires dans le monde sont l’Inde (27 milliards de dollars en 2007), suivie par la Chine (26 milliards) et le Mexique (25). L’Afrique subsaharienne devrait recevoir cette année 11 milliards de dollars, contre 5 milliards en 2000. Moins que l’Afrique du Nord (16,1, contre 6,6). C’est l’Égypte qui reçoit le plus avec 5,9 milliards de dollars, juste devant le Maroc (5,7). Grâce à une diminution des flux informels, les transferts vers l’Algérie ont triplé (de 0,8 à 2,9). En termes relatifs, c’est l’économie du Lesotho qui, sur le continent, dépend le plus de ces rentrées d’argent. Elles représentent 25 % du produit intérieur brut (PIB), contre 10 % au Maroc, 5 % en Tunisie et 3 % au Nigeria.
« Les frais d’envoi de fonds ont diminué, mais pas suffisamment », constate Uri Dadush, président du groupe de travail sur la migration de la Banque mondiale. Leur importance varie en fonction des lieux (point d’envoi et point de réception) et de la vitesse d’envoi (immédiat ou différé). Une chose est certaine, les coûts vont diminuer encore car la concurrence est de plus en plus vive entre les sociétés de transferts et les banques, la technologie progresse (utilisation du téléphone portable, transfert électronique) et l’information comparative est désormais accessible sur Internet, notamment sur le site www.envoidargent.org, lancé par l’Agence française de développement (AFD), et sur www.sendmoneyhome.org, mis au point par son homologue britannique, le Department for International Development (DFID).

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