De l’eau dans le gaz

Publié le 21 décembre 2007 Lecture : 1 minute.

En ce mois de décembre, la presse russe tire à boulets rouges sur l’Algérie et sur son président, accusés d’être les otages des « lobbies internationaux de l’énergie ». Pourquoi tant de haine ? Parce que, selon le quotidien économique moscovite Kommersant (13 décembre), les Algériens auraient refusé de prendre livraison d’équipements militaires russes, jugés non conformes à la commande. L’opération, d’un montant de 8 milliards de dollars, s’inscrivait dans le cadre du processus d’annulation de la dette algérienne en échange de l’achat d’armes russes engagé lors de la visite de Vladimir Poutine à Alger, en mars 2006.
L’état-major de l’armée algérienne s’est abstenu de tout commentaire, mais force est de constater qu’aucune des livraisons prévues dans le courant du second semestre n’a eu lieu. En tout cas, rien n’a été annoncé. Comme par hasard, la campagne de presse contre Abdelaziz Bouteflika a été déclenchée à Moscou au lendemain d’une interview de Mohamed Meziane au Wall Street Journal dans laquelle le PDG de Sonatrach regrettait que le « mémorandum d’entente » conclu, en août 2006, par sa compagnie et le géant russe Gazprom n’ait débouché sur rien de concret.
À l’époque, l’annonce de ce partenariat avait suscité de vives inquiétudes en Europe et aux États-Unis : l’éventuelle création d’un cartel du gaz ne risquait-elle pas de compromettre les intérêts des grands pays consommateurs ? Le mémorandum en question était censé définir le cadre d’une synergie entre Sonatrach et Gazprom, avec, à la clé, des échanges d’actifs. Mais les négociations engagées par la suite n’ont pas abouti.
Sonatrach étant essentiellement intéressée par le gaz naturel liquéfié (GNL), la récente annonce d’une association entre Gazprom et British Petroleum (BP) pour l’exploitation des immenses gisements gaziers de la mer Baltique a jeté un sérieux froid à Alger. Selon Kommersant, repris par une partie de la presse indépendante algérienne, Bouteflika devrait se rendre prochainement à Moscou (sans doute dans la première quinzaine de janvier) pour tenter avec Poutine de dénouer la crise.

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