Christiane Mantey

Présidente de PME Impacts

Publié le 21 décembre 2007 Lecture : 2 minutes.

PME Impacts, créée en avril 2007, rassemble 80 patrons de PME camerounaises. Christiane Mantey dirige également l’entreprise Club Market.

1 Pourquoi créer une association de chefs d’entreprise ?
Christiane Mantey : D’abord parce que, seul, on ne peut rien. À plusieurs, en revanche, il y a l’espoir de faire bouge r les choses. Nous voulons que l’on rende aux PME la place qui est la leur. Elles représentent en effet entre 60 % et 70 % du tissu économique camerounais. Nous souhaitons également améliorer la formation de leurs dirigeants, qui ne choisissent pas toujours les meilleures stratégies. Enfin, notre objectif est de multiplier les créations d’entreprises, en assistant les porteurs de projet. Dans cette perspective, nous avons organisé, les 5 et 6 décembre à Yaoundé, le Forum national de l’entrepreneuriat privé, où 1 700 personnes voulant créer leur entreprise sont venues. Parmi elles, il y avait de nombreux étudiants. C’est rassurant !

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2 Vous condamnez surtout le « har­cèlement fiscal ». Comment se traduit-il ?
La pression fiscale est très lourde au Cameroun. Les chefs d’entreprise sont assaillis par les contrôles des agents de l’État, qui peuvent se présenter tous les mois. Ils viennent voir si la TVA a bien été reversée, puis débarquent pour vérifier le paiement de la patente, avant de nous rendre visite pour s’assurer que les précomptes sur les loyers – ces taxes que l’on verse chaque mois sur son contrat de bail – ont été réglés Heureusement, la situation devrait s’améliorer. La réglementation doit changer. Bientôt, un nouveau contrôle ne pourra être enclenché dans une entreprise que lorsque le résultat du précédent sera connu.

3 Comment faciliter les affaires ?
Nous nous battons, avec d’autres, pour la création d’un guichet unique. Au cours du Forum national de l’entrepreneuri at privé, le ministre des PME, de l’Économie sociale et de l’Artisanat, Laurent Serge Etoundi Ngoa, nous a donné son accord. Un guichet unique pilote devrait être mis en place en 2008. Il fait partie des outils susceptibles de lutter contre la corruption, dont l’ampleur est monstrueuse. Pour que les affaires démarrent au Cameroun, il faut en effet assainir le climat des affaires en réduisant les pots-de-vin, en augmentant la création d’entreprises, en développant une politique d’investissement attrayante et en réglant les problèmes de sécurité. Aucune de ces difficultés n’est insurmontable. Un premier pas a été fait en ce sens dans la loi de finances 2008 : adoptée début décembre, elle prévoit que les créateurs d’entreprise ne paieront pas de patente pendant les deux premières années.

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