Grève des enseignants en Côte d’Ivoire : une sortie de crise en vue ?

Après deux mois de grève des enseignants, une voie de sortie est potentiellement en vue : une Assemblée générale convoquée par la Cosef-CI, à l’origine du mouvement, se tiendra samedi à Youpougon. Et la coalition de syndicats affirme que la rencontre avec le Premier ministre a débouché sur « un message très positif ».

Une salle de classe à Abidjan (Illustration). © Olivier pour JA

Une salle de classe à Abidjan (Illustration). © Olivier pour JA

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Publié le 20 mars 2019 Lecture : 3 minutes.

La grève des enseignants ivoiriens, effective depuis bientôt deux mois, sera-t-elle levée ce samedi ? Cette question sera au cœur d’une Assemblée générale convoquée dans le populaire quartier de Yopougon par la Coalition du secteur de l’éducation et de la formation (Cosef-ci), à l’origine de ce mouvement social dans les écoles publiques du primaire et du secondaire, qui s’est étendu jusqu’aux amphithéâtres de l’université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan.

Nous avons obtenu que les négociations se fassent sous l’égide de la Primature, ce que nous réclamions depuis le départ

« Nous avons rencontré hier [mardi 19 mars] cinq ministres qui nous ont transmis un message du Premier ministre [Amadou Gon Coulibaly]. Nous avons obtenu que les négociations se fassent sous l’égide de la Primature », explique à Jeune Afrique Pacôme Attaby, porte-parole de la Cosef-CI. « C’est un cadre de travail que nous réclamions depuis le départ. C’est un message très positif. Je ne peux pas en dire plus, il faut attendre l’Assemblée générale, mais nous avons accueilli cette proposition très favorablement. »

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La Cosef-CI, qui rassemble huit syndicats enseignants, estime que le mouvement de grève est toujours massivement suivi. La Coalition revendique une participation de 82% des professeurs sur l’ensemble du territoire ivoirien. Un chiffre qu’il est cependant impossible de vérifier, faute de statistiques fiables.

À l’issue du conseil des ministres à la mi-journée, mardi, le ministre de la Communication et des médias et porte-parole du gouvernement, Sidi Touré, a indiqué que les syndicats reçus par les membres du gouvernement – 35 au total -, avaient tous pris l’engagement de lever la grève.

La crainte de l’année blanche

« Tout le monde est très positifs pour donner une orientation favorable à cette crise », a-t-il affirmé, précisant toutefois que « des divergences sont en train d’être traitées », sans préciser lesquelles. Il a par ailleurs souligné que les syndicats devaient d’abord en référer à leur base, avant de rendre effective leur promesse de mettre un point final à ce long mouvement social. « L’année scolaire n’est pas compromise par une année blanche », a par ailleurs assuré Sidi Touré.

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Pas d’année blanche, c’est aussi le vœu du proviseur du lycée moderne de Cocody d’Abidjan, Konan Yao Honoré. Son établissement était désert, ce mercredi, à l’exception de quelques policiers postés près de l’entrée.

Les élèves n’étaient pas prêts à reprendre les épreuves. Nous avons donc préféré reporter

La veille, des affrontements ont opposé des membres de la police anti-émeute à des jeunes qui, à l’appel de la Fesci, la puissante fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire, se sont introduits dans les salles de classe de l’établissement pour déloger les élèves présents.

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Parmi eux, plus d’un millier passaient les épreuves du baccalauréat et du brevet blanc. « Il y a eu quelques arrestations de manifestants », a indiqué Sidi Touré, sans plus de détails.

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« Psychologiquement, ces élèves n’étaient pas prêts à reprendre les épreuves. Nous avons donc préféré reporter », explique le proviseur du lycée moderne, où la moitié des cours est assurée depuis le début du mouvement et où il assure que les cours reprendront dès ce jeudi, à 7h30, sous haute surveillance.

La Fesci justifie cette action coup de poing, qui a eu lieu dans plusieurs établissements du pays, par une volonté de « permettre à l’autorité de se saisir du dossier et trouver une sortie de crise ». Une grève contre la grève donc, qu’elle promet de réitérer en cas poursuite du mouvement social, indique son secrétaire général, Assi Fulgence.

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