Algérie : les discussions entre ExxonMobil et Sonatrach suspendues en raison des manifestations
Le géant texan des hydrocarbures a décidé de suspendre les négociations en cours avec l’opérateur public algérien, « du moins temporairement », en raison de la vague de manifestations contre le maintien au pouvoir du président Abdelaziz Bouteflika.
Après le rachat par la Sonatrach de la raffinerie sicilienne d’Augusta, appartenant à ESSO Italiana, la filiale italienne d’ExxonMobil, le 1er décembre 2018, les deux sociétés ont entamé des discussions pour le développement d’un champ de gaz naturel dans le bassin d’Ahnet, dans le sud de l’Algérie.
Mais les entretiens, qui se poursuivaient notamment à Houston, au Texas, ont été suspendus par le géant américain, « du moins temporairement », en raison de la vague actuelle de manifestations en Algérie contre le président Abdelaziz Bouteflika, selon l’agence de presse Reuters. Une annonce que les deux sociétés ont refusé de commenter.
L’avenir d’Ould Kaddour en question
Selon les confidences recueillies par l’agence auprès de sources du milieu politique et du secteur de l’énergie, au-delà des troubles sociaux en cours, les Américains craignent notamment qu’Abdelmoumen Ould Kaddour, l’actuel PDG de la Sonatrach, soit évincé de son poste si le président algérien quitte le pouvoir.
Proche de l’entourage de l’ancien ministre de l’Énergie Chakib Khelil, qui a été impliqué dans les scandales de corruption présumée qui ont éclaboussé Sonatrach au cours des sept dernières années, Ould Kaddour a eu maille à partir avec la justice algérienne, qui l’a condamné en 2007 dans une sombre affaire d’espionnage.
En mars 2017, ce polytechnicien diplômé du prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT) a – à la surprise générale – été appelé à la tête de la Sonatrach pour redresser une société d’État frappée par de multiples scandales. Il a depuis lors réussi à rétablir des liens avec les grandes compagnies pétrolières, dont certaines avaient déjà fui l’Algérie en raison de conditions difficiles et d’une bureaucratie pesante. Il a notamment résolu une série de différends avec des grands groupes pétroliers, dont le français Total, l’Italien ENI et l’Espagne Repsol, qui avaient bloqué leurs investissements.
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