Télécoms : plus d’un an après l’offensive d’Orange, Onatel relève la tête
L’opérateur burkinabè, détenu à 61 % par Maroc Télécom, a annoncé un bénéfice net en hausse de 12,5 % à 31,8 milliards de F CFA sur an. Avec un parc d’abonnés à 7,7 millions de clients, Onatel affirme son intention de poursuivre ses efforts d’investissements, notamment pour l’acquisition d’une licence incluant la 4G.
L’année 2018 a été un bon cru pour l’Office national des télécommunications (Onatel). L’opérateur burkinabè, entré dans le giron de Maroc Télécom le 30 décembre 2006 pour la bagatelle de 144 milliards de F CFA (220 millions d’euros), engrange des résultats bénéficiaires.
En effet si, au 31 décembre 2018, son chiffre d’affaires, de 159 milliards de F CFA, est en légère baisse par rapport à l’exercice précédent (162,7 milliards de F CFA), le résultat d’activités, lui, « a progressé de 8 % à 44,5 milliards de F CFA contre 41,2 milliards de F CFA pour l’année 2017 », indique un communiqué publié par Onatel, tandis que le bénéfice net a crû de 12,5 % pour atteindre 31,8 milliards de francs CFA.
En duel serré avec la filiale de l’opérateur français Orange, qui revendique un parc de 8,5 millions de clients, tous services confondus, sur un marché très concurrentiel, l’opérateur historique a vu sa base de clientèle croître de 6 %. « La base clients d’Onatel dans les branches fixe et mobile continue à se développer et s’établit à près de 7,7 millions d’utilisateurs actifs à fin décembre 2018 », précise la filiale de l’opérateur marocain, dirigée depuis 2013 par le Marocain Sidi Mohamed Naimi.
L’activité mobile largement en tête
Cette progression s’explique essentiellement par l’activité mobile du groupe, qui enregistre un parc total de 7,6 millions d’abonnés, en hausse de 6,1 % sur un an. « L’attractivité et la compétitivité de l’offre mobile combinée aux efforts d’animations sur le terrain, ont permis de recruter plus de 430 000 nouveaux abonnés actifs sur l’année 2018, soit un taux de recrutement en hausse 6 % par rapport à l’année précédente », salue la direction générale d’Onatel.
Dans la téléphonie mobile, la filiale mobile d’Onatel, qui a longtemps dominé le secteur, détient désormais 40 % de parts du marché, derrière Orange qui détient 45 % des parts. L’arrivée du groupe français, après avoir absorbé Airtel pour 515 millions d’euros en juin 2016, a considérablement redistribué les cartes sur le secteur burkinabè des télécoms.
Telecel Faso, contrôlé par le groupe Planor Afrique du tycoon local, Apollinaire Compaoré, complète le podium avec 15 % de parts. D’après nos informations, Telecel devrait lancer courant 2019 son offre de banque mobile avec Telecel money. Un segment sur lequel Orange a pris une longueur d’avance sur ces challengers, avec son service Orange Money qui accapare 63 % des parts de marché, tandis que l’offre de paiements mobile d’Onatel peine encore à décoller.
Un accord de financement pour 40 millions de F CFA
Sur la data et l’internet mobile, le parc d’Onatel s’est consolidé pour atteindre la barre de 2,632 millions de clients, en hausse de 14,7 %.
Pour conforter sa position, Onatel affirme vouloir poursuivre ses investissements pour soutenir la croissance des usages voix, data et les services à valeur ajoutée.
L’opérateur historique explique avoir trouvé un accord de financement de 40 milliards de F CFA avec Banque atlantique pour l’acquisition d’une licence télécoms globale, lui permettant d’offrir des services 4G à ses 7,7 millions d’abonnés. C’est la moitié de la somme exigée par le gendarme burkinabè des télécoms pour le renouvellement en 2020 des licences pour une durée de quinze ans.
En janvier dernier, Orange avait pour sa part versé une avance de 40 milliards de F CFA et annoncé un paiement échelonné du reliquat.
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