Attaques jihadistes au Burkina : des dizaines de civils tués et des milliers de déplacés selon une ONG
L’offensive des groupes islamistes dans le nord du Burkina depuis 2016 s’est soldée par des « dizaines de civils tués » et des « dizaines de milliers » de personnes chassées de leurs foyers, indique un rapport de l’organisation Human Rights Watch publié le vendredi 22 mars.
« La violence et l’insécurité se sont progressivement propagées dans tout le pays, l’épicentre de la violence et de l’insécurité reste la région du nord du Sahel, où des dizaines de civils et de suspects ont été tués et des dizaines de milliers ont été chassés de leurs foyers », souligne le rapport qui porte sur la période de « mi-2018 à février 2019 ».
Parmi les violations sérieuses commises par des groupes islamistes armés, Human Rights Watch (HRW) recense « l’enlèvement et l’exécution de chefs locaux (42 exécutions présumées), le pillage, notamment de troupeaux, la réquisition d’ambulances, la destruction d’écoles, les restrictions opposées aux femmes et aux villageois célébrant des mariages et des baptêmes, et la destruction de commerces ».
« Des membres des forces de sécurité burkinabés auraient, quant à eux, détenu et exécuté au moins 115 hommes et adolescents ».
Les populations entre deux feux
Selon Corinne Dufka, directrice Sahel pour HRW, « Les villageois vivent dans la peur : à la fois les islamistes armés et les forces gouvernementales ont montré leur peu de cas pour la vie humaine ». « Les villageois se plaignent d’être pris entre les islamistes armés qui menacent de mort ceux qui collaborent avec le gouvernement et les forces gouvernementales qui attendent des renseignements des populations locales et les punissent quand elles n’en donnent pas ».
« Aucun homme âgé de plus de 18 ans n’ose dormir dans sa maison par peur d’être enlevé ou pire », a notamment affirmé à HRW un paysan.
Le Burkina Faso est confronté depuis quatre ans à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières attribuées à des groupes jihadistes. D’abord concentrées dans le nord du pays, elles ont ensuite frappé la capitale et d’autres régions, notamment l’est.
Attribuées principalement aux jihadistes du groupe Ansaroul Islam et du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), ces attaques ont fait depuis 2015 plus de 300 morts, selon un décompte de l’AFP. Ouagadougou a été touchée à trois reprises depuis 2016, avec un bilan total de près de 60 morts.
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