Les rescapés du cyclone Idai menacés par les maladies

Les centaines de milliers de personnes affectées par le cyclone Idai en Afrique australe sont désormais menacées par une épidémie « inévitable » de maladies transmises par l’eau, notamment le choléra, ont averti les autorités qui ont encore revu le bilan à la hausse, dimanche 24 mars, à plus de 700 morts.

AFP – YASUYOSHI CHIBA © UNe jeune fille hébergée avec sa famille dans un abri de Buzi, au Mozambique, mars 2019.

AFP – YASUYOSHI CHIBA © UNe jeune fille hébergée avec sa famille dans un abri de Buzi, au Mozambique, mars 2019.

Publié le 24 mars 2019 Lecture : 3 minutes.

Au Mozambique, pays le plus meurtri par Idai, qui s’est abattu le 14 mars sur l’Afrique australe, « le nombre de morts a malheureusement augmenté », a annoncé le ministre de l’Environnement Celso Correia.

« Hier (samedi), on avait 417 morts et aujourd’hui on est à 446 morts » car « on a reçu des informations de zones qui étaient jusqu’à présent isolées », a-t-il ajouté depuis la ville de Beira (centre), partiellement dévastée par le cyclone.

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Au Zimbabwe voisin, des inondations catastrophiques et des éboulements ont fait au moins 259 morts, selon l’ONU, et près de 200 disparus, dont 30 écoliers.

« Le bilan devrait encore monter puisque des zones jusqu’à présent isolées deviennent désormais accessibles », a prévenu dimanche le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha).

Grâce à la décrue qui se poursuivait, les secours ont continué leurs opérations de distribution de nourriture et de reconstruction des routes.

Mais le gouvernement mozambicain et les humanitaires anticipaient également l’apparition de maladies transmises par l’eau, compte tenu des eaux stagnantes et de la promiscuité dans les centres d’hébergement.

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« Il est inévitable que des cas de choléra et de paludisme apparaissent », a estimé le ministre Correia, précisant qu’ »un centre de traitement du choléra » était mis en place.

La Croix-Rouge avait annoncé vendredi des premiers des cas de choléra au Mozambique, mais les Nations unies et Maputo ont affirmé ne pas en avoir, pour l’heure, enregistré.

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« Il y aura des maladies transmises par l’eau », a cependant prévenu Sebastian Rhodes-Stampa de l’Ocha. « Mais si (…) on a des centres déjà en place, on sera capable de gérer la situation », a-t-il ajouté.

Des familles dispersées

Près de deux millions de personnes sont affectées par le cyclone et ses inondations en Afrique australe. Au Mozambique, plus de 100 000 personnes on trouvé refuge dans des centres d’hébergement d’urgence, notamment des écoles.

A Beira, les rescapés se bousculent pour obtenir nourriture et vêtements, tandis que la Croix-Rouge tente de réunir des membres de familles dispersées. « Je ne sais pas où est mon mari », témoigne à Beira Céleste Dambo, secourue par un bateau de pêche à Buzi, l’un des districts les plus touchés. Elle dort à même le sol, avec ses trois enfants, dans le gymnase de l’école Samora Machel à Beira.

Dix jours après le passage du cyclone, la « logistique » pour accéder aux disparus et acheminer l’aide « reste un défi », constate l’Ocha.

Au moins 80% des infrastructures électriques de Dondo, à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Beira, sont endommagées, selon le gouvernement. Beira, où vivent un demi-million de personnes, reste partiellement privée d’électricité.

Mais les travaux de réparation de la seule route qui permet d’accéder à la ville et avait été partiellement emportée par les eaux viennent d’être terminés.

A Beira samedi soir, quelques lampadaires étaient allumés. Les rues étaient de nouveau encombrées, signe que la vie reprenait ses droits. Le peu de restaurants ouverts affichaient complets.

Des fidèles sans toits

Dans la cathédrale Ponta Gea, qui a miraculeusement survécu aux intempéries, une messe a été célébrée en hommage aux victimes, avec une seule torche et quelques bougies.

« Les gens ne savent pas quoi faire car ils ont perdu leurs maisons, ils ne savent pas où dormir (..). Mais les Mozambicains ne vont pas se laisser abattre », a lancé le père Pedro.

Dans l’assemblée, une fidèle regardait son missel à la lumière de son portable. « On ne peut pas être endeuillés. Nous devons continuer. On essaie de reconstruire notre ville », a déclaré un autre croyant, Wilfried Deliviai, 19 ans. Des rescapés profitaient de la décrue, dimanche pour reconstruire leurs maisons avec les moyens du bord.

A Buzi, où des centaines d’habitants dorment dehors, dans la rue ou sur des toits, une femme tentait, de l’eau jusqu’aux genoux, de récupérer une tôle pour son abri. D’autres balayaient des maisons où l’eau avait atteint un mètre.

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